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Trois chemins pour retrouver la capacité de s’émerveiller

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Magdeleine Richard - publié le 10/06/25
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Accéder à l'émerveillement... S'il n'y a pas de recette miracle, il ne demeure pas moins des chemins que chacun peut suivre dans son quotidien pour y accéder et renouer avec cette posture ô combien essentielle.

"Le monde ne mourra jamais par manque de merveilles mais uniquement par manque d'émerveillement", écrivait avec force G. K. Chesterton. Aujourd’hui, pris dans un quotidien effréné, l’homme moderne semble avoir autre chose à faire que de tourner son regard vers le Ciel. Savoir s'émerveiller, c'est se rendre présent à la présence aimante de Dieu à travers tout ce que l’on vit. C’est donner un supplément d’âme à son quotidien. Comment dès lors oser revenir à Dieu ? Comment refuser de laisser le dernier mot à cet aplatissement, à ce désenchantement du monde ? Voici trois techniques pour y arriver.

1ÊTRE À L'AFFÛT

Accéder à l'émerveillement nécessite avant tout une posture particulière, celle de se tenir en éveil. Cet art de se tenir à l'affût appelle à un entretien, un ajustement fréquent de son être. Il s'agit de mettre en place une culture de l'âme ou plutôt une agriculture de l'âme. Ce chemin n'est autre qu'une voie vers la rétractation, vers l'introspection. Il nous faut réapprendre à entreprendre un voyage intérieur. Mener ce voyage intérieur consiste simplement à cultiver une disponibilité, à plonger en son for intérieur et à développer une certaine sensibilité aux signes. "Dieu se manifeste souvent par des signes subtils, que seul le cœur humble et attentif peut percevoir", disait sainte Thérèse d'Avila. Aussi tout homme trouve un bonheur à croire en ces signes pourvu qu'il les décrète. Reconnaître des symboles, voir ce que produit le Ciel c'est contribuer – très modestement – au chatoiement du monde. C'est croire en la poésie, en l'amour, aux couleurs.

Être à l'affût, c'est donc tourner son regard vers le Ciel, ramasser ce qui "tombe de la poche de Dieu", apprendre à ramasser les poussières de sacré. C'est retrouver la sensibilité du regard d'un enfant. Pour regagner l'émerveillement, rien de plus simple que de demander au Seigneur de retrouver le comportement d'un enfant qui s'émerveille d'un rien car il voit en ce rien un tout. Comme le décrit très justement Blanche Streb dans son ouvrage Grâce à l’émerveillement, il ne s'agit pas de rendre "l'ordinaire merveilleux mais de voir le merveilleux dans l'ordinaire".

2ENTREPRENDRE UN EFFORT PHYSIQUE

Si l'émerveillement peut se reconquérir par la voie intérieure, il peut aussi l’être par une voie plus extérieure : l’effort physique. En effet, l’effort physique permet à chacun d'éclaircir son regard sur le réel qui l'entoure, de s'en émerveiller et ainsi d'accéder à une prière active et physique. Dans une marche en montagne par exemple, nous sommes obligés de concentrer toutes nos forces pour progresser. L'effort physique permet de se dépouiller progressivement du superflu, de toutes ces choses qui étouffent et éloignent de l’essentiel. L'homme dans l'effort se décentre de lui-même pour laisser une place au monde. En apprenant à se taire, il laisse la parole à la Création. L'activité physique enseigne ainsi à l'homme à adhérer au monde créé pour mieux s'en émerveiller.

3MENER UN COMBAT

L’éveil, le recentrement et la contemplation de la création sont autant de voies douces qui ne remplacent pas la voie plus ardue qu’est celle du combat. L'arme de ce combat pour retrouver l'émerveillement est l'espérance. Car celui qui a perdu l'émerveillement est souvent celui qui a troqué l'espérance pour la désolation. L'espérance, loin d'être une négation de la désolation, est une invitation à la surmonter. Retrouver le chemin qui mène à l'émerveillement, c'est le désencombrer de tous remords, de torts inavoués, de souffrances gardées cachées. Oser prendre son courage à deux mains et aller parler à un accompagnateur spirituel pour lui confier ses difficultés, reprendre le chemin parfois douloureux du confessionnal, aller résoudre tel litige avec un proche… Tous ces gestes sont autant de manières de s’alléger pour repartir à neuf. Tuer ces démons intérieurs purifie l’âme et la prédispose à accueillir l'émerveillement. Comme toute chose, l'émerveillement ne prend place que si on le lui en donne. Cet espace, comme tout espace, doit faire l'objet d'une conquête.

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