Au Royaume-Uni, près de la moitié des 16-21 ans (46%) auraient préféré grandir sans internet, d’après les résultats d’une étude menée auprès de 1.293 jeunes et publiée par l'institution britannique de normalisation (BSI) en mai 2025. Chiffre plus écrasant encore, 70% des jeunes de la même tranche se sentent moins bien dans leur peau après avoir passé du temps sur les réseaux sociaux. Si les jeunes recherchent aujourd’hui un sens à leur vie quotidienne, les écrans ne semblent manifestement pas les satisfaire. De plus, 50% d’entre eux seraient favorables à un “couvre-feu numérique”, limitant leur accès aux écrans.
Les raisons de ce mal-être s’expliquent aussi par une fausse image que les jeunes se donnent sur les réseaux, comme l’a observé l’étude. 42% ont avoué avoir déjà menti sur leur âge, quand 40% ont déclaré avoir un faux compte. Enfin 27% se sont déjà fait passer pour une personne différente.
Effet rebond
10 à 15 heures par jour, c’est le temps que certains jeunes consacrent aux réseaux sociaux aujourd’hui, constate Sabine Duflo, psychologue clinicienne fondatrice du collectif "Surexposition écrans" (CoSE). De nombreux spécialistes préconisent une limite d’âge pour l’accès aux écrans. Un mouvement qui s’inscrit dans la volonté, partagée par de nombreux pays, de réglementer l’accès aux réseaux sociaux aux mineurs. En France, la ministre déléguée chargée de l'Intelligence Artificielle et du Numérique, Clara Chappaz, a affirmé en mai dernier se donner "trois mois" pour "mobiliser ses partenaires européens" sur un accord contraignant les réseaux sociaux à vérifier l'âge de leurs utilisateurs. L’Espagne a présenté, en juin 2024, une loi interdisant l’accès des moins de 16 ans aux réseaux sociaux. La Chine régule depuis 2023 l’accès aux réseaux de manière drastique avec notamment la mise en place de couvre-feux numériques. Et depuis tout récemment, l’Australie et la Nouvelle-Zélande examinent des lois interdisant l'accès aux réseaux sociaux pour les moins de 16 ans. Si la mise en application demeurera sans doute difficile, le sujet commence néanmoins à prendre une dimension mondiale.
