separateurCreated with Sketch.

Kenya : vers une commission d’enquête sur les prêtres assassinés ?

Nigerian man prays, hands, rosary
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
La rédaction d'Aleteia - publié le 09/06/25
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Alors que le père Alloyce Bett a été abattu dans la vallée de Kerio, au nord-ouest du Kenya, le 22 mai, plusieurs parlementaires kényans réclament la création d’une commission d’enquête gouvernementale. En cause : une série de meurtres de prêtres catholiques, parfois non élucidés depuis des décennies.

Face à la recrudescence de violences contre des prêtres catholiques au Kenya, un groupe de sénateurs a lancé un appel solennel à la création d’une commission d’enquête gouvernementale. Objectif : faire toute la lumière sur des assassinats "ciblés" qui, selon eux, durent "depuis des décennies" et demeurent en grande partie impunis. C’est le meurtre du père Alloyce Cheruiyot Bett, survenu le 22 mai à Tot, dans la vallée de Kerio, au nord-ouest du pays, qui a ravivé l’indignation. Ce prêtre de 33 ans a été abattu après avoir célébré la messe dans le village de Kabien. Lors de ses funérailles, le 2 juin à Eldoret, l’évêque Dominic Kimengich a rendu hommage à "une vie donnée à Dieu et à son peuple, brutalement interrompue", appelant à la justice pour son assassinat.

Le sénateur de Kakamega, Boni Khalwale, dénonce quant à lui "des meurtres incessants qui ne peuvent plus être ignorés", tandis qu’Edwin Sifuna, sénateur de Nairobi, évoque "plus de 20 ans de silence des autorités malgré les expériences traumatisantes vécues par l’Église catholique". Pour ces élus, le cas du père Bett n’est que le symptôme d’un phénomène structurel, ancré dans une violence ciblée que l’État aurait "largement ignorée".

Des attaques contre l'Église au Kenya ?

Cette demande s’inscrit dans un contexte de tension croissante dans la vallée de Kerio, où des religieux ont déjà dû fuir leurs missions. Elle fait aussi écho à d’autres affaires tragiques, dont la plus récente a eu lieu quelques jours seulement avant le meurtre du père Bett, le 15 mai 2025 : le père Maina, 43 ans, a été retrouvé gravement blessé à la tête avant de mourir à l'hôpital. Il avait été préalablement enlevé à Nyahururu (centre ouest du Kenya), mais l'enquête en cours n'a pas encore permis de révéler les circonstances exactes du drame.

En 2023, le père Michael Maingi Kyengo, âgé de 43 ans, avait ainsi été enlevé puis retrouvé étranglé près de Machakos (sud-est, à une soixantaine de kilomètres de Nairobi). "De nombreux évêques et prêtres ont été pris pour cible pour avoir dénoncé des pratiques néfastes. Ils sont tués parce qu'ils défendent la vérité ", affirmait au National Catholic Reporter le père Nicholas Mutua, coordinateur pour la justice et la paix dans le diocèse de Garissa. Quelques années plus tôt, en 2018, le père John Njoroge était tué en plein jour à Kiambu (région centrale du Kenya, juste au nord de Nairobi) à l'âge de 56 ans. Des bandits à moto avaient tiré à travers son pare-brise pour le voler, l'atteignant en pleine poitrine. Ces assassinats semblent pour le moment liés à des vols, ou bien à des règlements de comptes et vengeances envers des prêtres ayant eu le courage de dénoncer des situations de corruption ou de violence. Ces violences ne seraient donc pas de simples faits divers mais bien des attaques ciblées contre l'Église catholique au Kenya, qui

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)