Et si un trésor caché depuis deux siècles refaisait surface pour raviver la foi d’un monde en quête de repères ? À Baugé-en-Anjou, la Congrégation des Filles du Cœur de Marie s’apprête à dévoiler au grand public l’un des plus grands fragments de la Vraie Croix. Ce dimanche 8 juin, jour de la Pentecôte qui coïncide avec l’anniversaire de leur fondation, les sœurs inaugurent un sanctuaire entièrement restauré, dédié à cette relique jusqu'ici restée très discrète.
Longtemps abritée dans l’intimité de la chapelle des sœurs, cette relique d'une grande rareté n'est autre que le second plus grand morceau de la Vraie Croix, juste après celui conservé par le Trésor de Notre-Dame de Paris. Il sera désormais offert à la vénération des fidèles et des visiteurs. Le père Romuald Fresnais, religieux de la Congrégation de la Sainte Croix, a été nommé recteur et prendra officiellement ses fonctions le 14 septembre prochain. "Faire en sorte que cette croix soit rendue visible à tous" tel était l’enjeu d’un projet profondément ancré dans le charisme des religieuses, explique à Aleteia Philippe Clogenson, bénévole au sein de l'association des Amis ambassadeurs de la Croix. "La croix, source de consolation, permet de remettre du sens dans un monde déchristianisé", rappelle encore Philippe Clogenson.

La cérémonie solennelle de bénédiction, présidée par Mgr Emmanuel Delmas, évêque d’Angers, se tiendra à 15h30 dans la chapelle. Celle-ci, qui ne prévoit que 180 places, sera pleine : 25 prêtres, des représentants de la DRAC, des élus et autorités locales seront présents pour assister à la bénédiction. Face à l'affluence prévue, une retransmission en direct aura lieu dans l’église paroissiale, toute proche, qui pourra accueillir jusqu’à 600 personnes. Trois écrans géants y seront installés, afin de permettre aux paroissiens et invités de vivre pleinement cette célébration.
Une relique précieuse
Mené par une poignée de bénévoles aux côtés des sœurs, le projet d'établir un nouveau sanctuaire a été tenu malgré des contraintes de temps et de budget, relève fièrement Philippe Clogenson, qui espère que ce nouveau haut lieu de spiritualité s'inscrira aussi dans une dimension patrimoniale et culturelle. "L'arrivée d'un nouveau sanctuaire à Baugé permettra de donner lieu à un parcours de visite avec par exemple le château ou l'apothicairerie. Il va donc contribuer au rayonnement de notre territoire". Plus qu’un simple lieu de culte, ce sanctuaire s’inscrit dans une triple dimension : spirituelle, patrimoniale et culturelle. Il donnera lieu à un parcours de visite, à Baugé, qui devrait contribuer au rayonnement du territoire. La Congrégation souhaite par ailleurs faire reconnaître ce lieu au niveau national : un dossier est en cours auprès de l’Association des villes sanctuaires de France, avec l’ambition de faire de Baugé la 21e ville sanctuaire, la seule du Maine-et-Loire.

Rapporté de Terre sainte par un croisé baugeois en 1244, ce morceau de la Vraie Croix fut orné au XIVe siècle de pierres précieuses sur les deux faces, qui ont la particularité de ne s'être jamais altérées ni détériorées. Abritée depuis 1790 dans la chapelle de la Girouardière, à Baugé-en-Anjou, elle est gardée depuis tout ce temps par les sœurs de la congrégation des Filles du Cœur de Marie qu'a créée en pleine Révolution française Anne de la Girouardière.
