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Le Vietnam met fin à la limite de deux enfants par famille

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La rédaction d'Aleteia - publié le 04/06/25
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Confronté à une baisse continue du taux de fécondité, le Vietnam a abandonné la limite de deux enfants par famille en place depuis 1988, a annoncé le gouvernement du pays ce 4 juin.

Le Vietnam a abandonné la limite de deux enfants par famille, a annoncé ce 4 juin l’agence officielle du pays communiste, confronté à la baisse continue du taux de fécondité. Cette limite était en place dans le pays depuis 1988. Concrètement, chaque couple est désormais libre de choisir le nombre d'enfants qu'il souhaite avoir. Le Vietnam, qui compte environ 100 millions d'habitants, craint que la baisse du taux de fécondité, généralement associée aux pays riches, affecte son dynamisme économique - les autorités ayant l'objectif d'atteindre le statut de pays à revenu élevé d'ici 2045. Ces trois dernières années, le taux de fécondité s'est situé en dessous du seuil de renouvellement fixé à 2,1, atteignant des niveaux "historiquement" bas, a déploré le ministère de la Santé. De 2,11 enfants par femme en 2021, le chiffre a chuté à 2,01 en 2022, puis 1,96 et enfin, 1,91 en 2024. Le phénomène touche en particulier Hanoï (nord) et Ho Chi Minh-Ville (sud), les deux poumons économiques du Vietnam, où les salaires n'intègrent pas la hausse du coût de la vie.

La baisse du nombre moyen d'enfants par femme pose des problèmes à long terme pour la croissance économique, a insisté la ministre adjointe de la Santé Nguyen Thi Lien Huong, citant le vieillissement de la population ou la réduction de la main-d'œuvre. Elle a exhorté la société à changer d'état d'esprit et à ne plus se concentrer uniquement sur la planification familiale, mais à adopter une perspective plus large en matière de population et de développement.

Déséquilibre des sexes

Le Vietnam est également confronté à un déséquilibre des sexes dû à une préférence historique pour les garçons. Mardi 3 juin, le ministère de la Santé a proposé de tripler l'amende actuelle pour la porter à 3.800 dollars "afin de freiner la sélection du sexe du fœtus", selon les médias d'État. Il est interdit d'informer les parents du sexe de leur enfant avant la naissance, ainsi que de pratiquer un avortement pour des raisons de sélection du sexe, et les cliniques qui enfreignent la loi sont passibles de sanctions. Le ratio des sexes à la naissance, bien qu'il se soit amélioré, reste déséquilibré avec 112 garçons pour 100 filles.

Pour mémoire la Chine, voisine du Vietnam, a lancé sa politique de limitation des naissances à la fin des années 1970 afin d'enrayer une explosion démographique. Depuis de 2016, divers assouplissements successifs ont permis à tous les couples d'avoir trois enfants s'ils le souhaitent. Mais leurs bénéfices tardent à se faire sentir. Comme dans de nombreux pays, la hausse du coût de la vie a freiné les taux de natalité et ces mesures n'ont pas permis d'inverser le déclin démographique de la Chine, dont la population a baissé pour la troisième année consécutive en 2024. Ces dix dernières années, le taux de fécondité a baissé dans la plupart des pays d'Asie du Sud-Est, où Singapour et la Thaïlande, les deux pays les plus touchés, affichent un taux autour de 1,0.

Et en France ? En 2024, 663.000 bébés sont nés en France, soit 2,2% de moins qu’en 2023. L’indicateur conjoncturel de fécondité s’établit à 1,62 enfant par femme, un chiffre qui n’a jamais été aussi bas depuis la fin de la Première Guerre mondiale.

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