Les Français sont-ils moins généreux ? Les dons des particuliers aux associations ont progressé de 1,9% en 2024, hors causes d'urgence, avec un net recul en fin d'année, "signe de l'instabilité politique et économique", a indiqué ce 3 juin France Générosités dans son baromètre annuel. "2024 marque la plus faible progression depuis vingt ans", détaille le baromètre, réalisé à partir des données de 57 organisations dont Apprentis d’Auteuil, la Fondation de France, Handicap International ou encore les petits frères des Pauvres.
"Si cette hausse de 1,9% ne compense pas totalement l'inflation (+2%), elle permet à la collecte de se maintenir", poursuit l’organisme. Mais cette "croissance modeste" est "marquée par un fort ralentissement en fin d'année qui laisse craindre une année 2025 difficile". Le premier semestre 2024 a en effet été marqué par une bonne progression des dons (+3,1%), suivie d'un fort ralentissement au second semestre (+1%), signe que "les incertitudes politiques, l'absence de loi de finances et les tensions géopolitiques mondiales impactent le comportement des donateurs". En particulier, "alors que le dernier trimestre est crucial pour les associations avec 41% des dons (de l'année) réalisés sur cette période, novembre a affiché une forte baisse (-3,1%), et décembre une stabilité (-0,3%), suscitant de fortes inquiétudes pour 2025".
Un contexte instable
En prenant en compte les dons dédiés aux urgences, dont en premier lieu le cyclone Chido à Mayotte fin 2024, la progression est de 3%, "reflétant la forte solidarité des Français à l'égard des victimes des crises humanitaires et environnementales". Comme les années précédentes, les dons d'urgences représentent 5% de la collecte en 2024."Dans un contexte économique, politique et géopolitique particulièrement instable et face à la volatilité des financements publics", France Générosités appelle "à l'heure des discussions budgétaires", à "ne pas toucher au cadre fiscal de la générosité".