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Ces lueurs d’espoir dans le tableau très sombre de l’état du catholicisme en France

dziewczyna stoi samotna na początku kościoła
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Cécile Séveirac - publié le 02/06/25
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La France se sécularise à vue d’œil. Moins de la moitié des Français croient encore en Dieu et la pratique religieuse catholique continue de décliner. C’est le constat posé par le rapport Ifop pour l’Observatoire Français du Catholicisme, publié ce lundi 2 juin. Pourtant, derrière ce tableau sombre, quelques lumières subsistent. Quête spirituelle, perception favorable des catholiques, hausse des baptêmes d’adultes : autant de signes d’une foi moins visible mais pas tout à fait éteinte. Et, peut-être, d’un terrain missionnaire plus fécond qu’il n’y paraît.

Le tableau est, il faut le dire, plutôt sombre. En France, l'identité catholique et la pratique religieuses reculent. C'est ce qu'indique le rapport Ifop pour l’Observatoire Français du Catholicisme rendu public ce lundi 2 juin. En 2025, 41% des Français déclarent croire en Dieu, tandis que 59% ne croient pas en Dieu. Cette diminution de la foi n'est pas une nouveauté : elle suit une chute continue depuis un siècle. Ainsi, en 1947, 66% des Français croyaient en Dieu : en 2004, ce taux était de 55%, et en 2023 de 44%.

À cette crise de la foi s'ajoute une baisse de la pratique religieuse. Bien que 76% des personnes interrogées aient été baptisées dans la religion catholique (contre 92% en 1961), la participation à la vie communautaire et aux sacrements n'a de cesse de diminuer : 66% des personnes baptisées ne vont jamais à la messe et seules 2% des personnes baptisées assistent à la messe tous les dimanches. Parmi les personnes interrogées, seulement 17% se considèrent comme chrétiennes croyantes et pratiquantes, tandis que 83% ne le sont pas.

Mais si ces chiffres bruts peuvent sembler décourageants, le rapport donne aussi quelques raisons d'espérer en l'avenir du catholicisme en France. Tout d'abord, l'opinion plutôt positive qu'ont les Français des catholiques : 53% des personnes interrogées ont une bonne opinion de l'Église, malgré une image très affectée par les abus sexuels. Les catholiques jouissent quant à eux d'une bonne perception par les Français, avec un taux de bonne opinion de 69%. Ce taux est considérablement influencé par la présence de chrétiens dans leur entourage, note le rapport : parmi les personnes ayant une bonne opinion du catholicisme, 74% ont plusieurs chrétiens dans leur entourage, 61% en ont un, et 53% n'en ont aucun.

Le défi de l'évangélisation de la France

Ainsi, 49% des Français, soit près d'un Français sur deux, déclarent avoir un catholique pratiquant dans leur entourage, et 53% en connaissent plusieurs. Autrement dit, si les catholiques sont sans doute moins audibles dans l'espace public, ils sont loin d'être absents du quotidien des Français, et la proximité de ces derniers avec des catholiques peut donc affecter positivement l'opinion sur le catholicisme.

Autre fait marquant : si la pratique de la religion catholique tombe en désuétude, 81% des Français se déclarent en "quête spirituelle". Une foi plus diffuse et moins institutionnalisée qui cache pourtant un véritable besoin de transcendance. Près d’un Français sur deux est ainsi entré dans une église au cours de l’année, souvent pour prier, se recueillir, allumer une bougie… ou simplement retrouver du calme. En témoigne également la vague de baptêmes d'adultes en France en 2025, phénomène d'autant plus remarquable qu'il s'inscrit dans ce contexte général de recul de la pratique religieuse : selon la Conférence des évêques de France, plus de 17.800 catéchumènes ont été baptisés cette année, dont 10.384 adultes et 7.400 adolescents âgés de 11 à 17 ans. Cette augmentation de 45 % par rapport à 2024 pour les adultes et de 33 % pour les adolescents marque un record depuis plus de vingt ans.

C'est sans doute là, finalement, que réside le défi missionnaire contemporain rappelé par Léon XIV aux Français. Le 28 mai 2025, à l’occasion du centenaire de la canonisation de trois grands saints français — sainte Thérèse de Lisieux, saint Jean-Marie Vianney et saint Jean Eudes — le pape Léon XIV a adressé une lettre aux évêques de France, appelant à un renouveau missionnaire et à un réveil de l'espérance. Il y souligne ainsi que l’héritage chrétien "imprègne encore profondément [la] culture [française]" et invite les fidèles à ne pas se contenter d’une mémoire nostalgique, mais à raviver la foi et l’espérance à travers ces figures de sainteté. Et de rappeler cette parole que l'on peut espérer prophétique : "Dieu peut, moyennant le secours des saints qu’Il vous a donnés et que vous célébrez, renouveler les merveilles qu’Il a accomplies dans le passé".

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