Dans toutes les églises, on fête l’anniversaire de la dédicace. Une expression liturgique qui signifie que, chaque année, le jour anniversaire de la consécration de l’église est jour de solennité. En théorie, la date choisie n’a rien d’extraordinaire et il s’agit du jour où l’édifice a été consacré, tout simplement ! L’on peut aussi commémorer le jour de consécration de l’autel si celui-ci n’est pas contemporain de la construction. Et, si l’une ou l’autre ont des dates inconnues, l’anniversaire de la dédicace est célébré par défaut le dernier dimanche du mois d’octobre.
Mais, pour cela aussi, Notre-Dame de Paris n’est pas comme les autres. La date retenue pour commémorer la dédicace, annoncée le 2 novembre 2024 par l’archevêque, Mgr Laurent Ulrich, est effectivement le 1er juin…alors que le monde entier a pu vivre en direct la consécration du nouvel autel de la cathédrale, le 8 décembre ! Comment passe-t-on du 8 décembre au 1er juin ? Par une suite de reports liturgiques et historiques : le 8 décembre est déjà une solennité dans l’Église universelle, celle de l’Immaculée Conception. À Paris, c’est également la fête du Chapitre et du Séminaire et l’archevêque a estimé que c’était suffisant.
Une construction visible qui tourne vers l’invisible
Revenir au 16 juin, date précédente, correspondant à la consécration de l’autel commandé par Mgr Lustiger en 2004 n’avait pas grand sens. La précédente date de consécration était le 31 mai, pour ce jour de 1864 où Mgr Darbois consacra la cathédrale rénovée par Viollet-le-Duc. Cependant, le 31 mai est, depuis la restauration du calendrier liturgique après le concile Vatican II, la fête de la Visitation. Comme cela se fait habituellement dans ces cas-là, la célébration est reportée au lendemain. Et même, pour cette première année 2025, au surlendemain, car le 1er juin est un dimanche. Ce 2 juin, donc, solennité de l’anniversaire de la dédicace en la cathédrale Notre-Dame de Paris, et fête dans les autres églises du diocèse puisqu’il s’agit de l’église-mère.
Sera dite une messe spécifique qui rappelle que ce temple de pierre est le signe de celui que constituent les pierres vivantes que sont les baptisés : l’Église, Corps du Christ et Temple de l’Esprit. Comme les sacrements qui sont célébrés dans les édifices, dont la grâce coule du côté transpercé de Jésus comme l’eau coula du côté du temple de Jérusalem dans la vision d’Ezéchiel (cf. Ez 47), la matière qui les fait dit quelque chose de l’action invisible de Dieu qui s’y déploie.
Ainsi la préface de la messe d’anniversaire de la dédicace dit-elle : "Dans la maison visible que tu nous as donné de construire, en ce lieu où tu ne cesses d'accueillir ta famille dans son pèlerinage vers toi, tu nous offres le signe et la réalité admirables du mystère de ta communion avec nous : ici, tu construis pour toi le temple vivant que nous sommes, et tu fais grandir l'Église, répandue dans le monde, à la mesure du Corps du Seigneur, pour qu'elle devienne, en plénitude, vision de paix, cité céleste, Jérusalem."