La cathédrale de Nanterre est dédiée à sainte Geneviève, patronne de Paris. Selon la tradition, c’est ici qu’elle aurait rencontré saint Germain d’Auxerre, alors qu’il se rendait en Grande-Bretagne. Touché par sa ferveur, il l’aurait bénie et lui aurait prédit un avenir religieux exceptionnel. Cette rencontre a marqué durablement le lieu.

Des églises se sont succédées au cours des siècles, remplaçant le lieu de culte dédié à saint Maurice depuis le IIIe siècle (l’église reste consacrée au saint, mais son nom d’usage est plutôt Sainte-Geneviève, en hommage à la sainte patronne de la ville). Entre incendies, guerres et le peu d’entretien, il faut attendre un vaste chantier lancé entre les deux guerres pour éviter la ruine complète du bâtiment. Plusieurs phases de travaux sont prévues. Les paroissiens sont chargés, à tour de rôle, de venir aider, par leur travail, les ouvriers. Un jour tous les trois à quatre mois, ils gâchent le plâtre, transportent le mortier et les pierres.
Malgré tous les efforts, l’argent vient à manquer au moment de la crise de 1929. La guerre de 1939 met un terme au projet. La nef prévue ne verra jamais le jour, et l’église reste inachevée. Il faut attendre 1966 pour qu’on entende à nouveau parler de l’église paroissiale de Nanterre : lors du découpage des diocèses d’Ile-de-France, l’église Sainte-Geneviève est choisie comme cathédrale pour le tout nouveau diocèse de Nanterre. Ce n’est qu’en 1974 que l’église trouve sa configuration actuelle, ce dernier grand chantier voyant la destruction de la nef ancienne, vétuste, et la consolidation du clocher.

Un ensemble cohérent de fresques
La cathédrale Sainte-Geneviève n’est ni la plus grande, ni la plus célèbre des cathédrales françaises, mais elle conserve un trésor : celui de ses fresques. Le chantier d’entre les deux guerres prévoit en effet un décor très pédagogique, destiné à faire connaître l’essentiel du catéchisme et la vie de sainte Geneviève. Paul Baudoüin, professeur aux Beaux-Arts, est chargé de leur réalisation. C’est lui qui, avec les Ateliers d’Art Sacré, réintroduit la technique de la fresque en France. Aidé d’une dizaine de ses jeunes étudiants, il investit l’espace. Il s’appuie sur un cahier des charges précis, permettant de donner de la cohérence à l’ensemble. Le maître meurt avant d’avoir vu la fin des travaux, mais l’impulsion créatrice est donnée et les jeunes poursuivront pendant quatre ans, jusqu’à son achèvement, l’œuvre engagée.

Le cycle iconographique est destiné à faire connaître la Foi et la vie de sainte Geneviève. Dès l’entrée dans la cathédrale, le regard est attiré vers le Ciel, avec un cycle sur les Béatitudes, puis les vertus cardinales, et la coupole consacrée aux anges. La fresque du chœur est consacrée au Christ en Gloire. Le reste du programme iconographique est consacré à la vie de sainte Geneviève. En 2013, une restauration d’envergure permet de retrouver les couleurs d’origine d’un ensemble qui frappe encore par sa fraîcheur.
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