"Ils partirent cinq cents ; mais par un prompt renfort, Ils se virent mille cinq cents en arrivant au port", dirait-on en parodiant Don Rodrigue, pour résumer 50 ans d’histoire de la Route. En 1975, 500 routiers étaient effectivement présents à Rome, lors du pèlerinage qui lança officiellement la Route Scout d’Europe. En ce week-end de l’Ascension, ils sont 1.500 jeunes de 17 ans et plus à se rassembler au Puy-en-Velay pour fêter cet anniversaire historique. Une mobilisation à l’image de la dynamique de la branche aînée des Scouts d’Europe. Le mouvement compte aujourd’hui 4.000 routiers (2.000 dans les clans et 2.000 chefs en service) et a enregistré, en quatre ans, une hausse de 25% de ses effectifs âgés de 17 à 19 ans. Un succès qui s’explique par une réelle aspiration, parmi cette tranche d’âge, à se reconnecter au réel et à retrouver des joies simples.

"La Route répond aux besoins des jeunes hommes, et notamment au goût de l’aventure", explique Gabin, 23 ans, chef de clan routiers dans les Yvelines. "Le fait de sortir de chez soi et d’aller à l’aventure me porte énormément ! Je suis en stage dans le secteur de la finance, derrière un bureau toute la journée, j’ai besoin de me reconnecter au réel", confie-t-il. Pour lui, se reconnecter au réel passe par les rencontres fraternelles avec les autres routiers, par les services rendus à leurs prochains mais aussi par "l’heure route", cette proposition qui fait partie intégrante de la pédagogie de la Route, invitant à prendre une heure, dans sa journée, pour réfléchir ou faire oraison. "À un moment de sa vie où on construit son avenir, l’heure route est un vrai cadeau ! À la fin de la journée, si je n’ai pas pris ce temps, cela me manque !", témoigne Gabin.

Pour Marin, 23 ans aussi et chef de clan à Versailles, la Route offre un "cadre exceptionnel" à un moment où les jeunes se posent la question du sens de leur vie. "La Route pousse à s’engager, à servir les autres", assure-t-il. Son clan s’est investi cette année auprès de l’Ordre de Malte pour faire des maraudes tous les dimanches. Mais ce que la Route lui offre de plus vital, c’est sans doute cette possibilité de retrouver "la joie de la simplicité" : "Notre quotidien est souvent tourné vers le plaisir, la consommation… La Route, en plus de nous donner le goût de l'effort, permet de retrouver la joie de la simplicité et d’en connaître les bienfaits !", reconnaît le jeune homme.
En ce week-end de l’Ascension, les Routiers vivent pleinement l’aventure : Via ferrata, tyrolienne, traversée de la Loire en pont de singe, descente en rappel… Des efforts physiques conjugués à des temps de fraternité et de prière. L’idéal scout en action !