Gianluca Firetti fait partie de ces "saints de la porte d’à côté", comme le pape François aimait les appeler. Lors du Synode des Jeunes en 2018, ce jeune Italien a été présenté parmi les jeunes témoins de la foi, aux côtés d'autres grandes figures marquantes comme Carlo Acutis, Chiara Luce Badano ou encore Pier Giorgio Frassati.
Gianluca Firetti était un adolescent comme tant d’autres. Il aimait le football, avait de nombreux amis, fréquentait l’aumônerie et menait une vie simple et heureuse. Né en 1994 à Sospiro, dans le nord de l'Italie, sa vie a soudainement basculé à l'âge de 18 ans. Lors d'un match de football, il a ressenti une douleur très intense au genou. Accompagné de sa famille, il a subi divers examens médicaux et a reçu le diagnostic d’un ostéosarcome, une forme agressive de cancer des os, avec peu d'espoir de guérison.
Son parcours de foi
Gianluca était un catholique ordinaire qui allait à la messe tous les dimanches. Sa maladie lui permet alors de faire l’expérience d’une rencontre encore plus profonde avec le Christ, apprenant à vivre uni à Lui dans la souffrance. Grâce à des amis, il fait la connaissance du père Marco D'Agostino, avec qui il tisse une profonde amitié et un lien spirituel très fort. Le père Marco est frappé par la grande maturité spirituelle de Gianluca et par sa manière d’accueillir sa propre croix et sa douleur, au lieu de se rebeller contre le Seigneur.
"Gianluca m'a montré le visage du Christ", explique le père Marco à Aleteia, confiant que sa rencontre avec ce garçon a transformé sa vie. La maison de Gianluca est toujours remplie d'amis - anciens et nouveaux - et malgré sa souffrance extrême, il accueille tout le monde avec une joie contagieuse. Alors que sa maladie progresse, l’obligeant à se déplacer en fauteuil roulant et le rendant de plus en plus faible et squelettique, il continue à se réjouir pour les autres et à s'intéresser à eux.

"Il rappelait cette parole de l'Évangile qui dit : Si quelqu'un veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive (Mt 16, 24)", explique le père Marco. Lorsque quelqu'un lui rend visite, il n'est pas centré sur lui-même, mais sur les autres et sur Dieu. Son amour pour le Seigneur était contagieux et son espérance désarmante. Il disait souvent : "Après tout, nous sommes faits pour le ciel. Pour toujours. Pour l'éternité".
Ceux qui viennent lui rendre visite, repartent réconfortés, soutenus et comblés de joie de leur rencontre avec lui. Valentina, une de ses amies d'enfance, se rappelle : "Gianluca était un jeune homme vraiment exceptionnel. Plus la maladie progressait, plus son âme rayonnait". C'était lui qui parlait du Ciel, qui les ramenait à l'essentiel et les invitait à vivre la vie comme un don. Et les jeunes repartaient de ces rencontres avec une foi renouvelée.
Une lettre au pape François
Un an avant sa mort, Gianluca a écrit une lettre au pape François pour lui demander ses prières. Le 18 décembre 2014, il reçoit un appel inattendu du secrétaire du pape lui annonçant que le Saint-Père avait lu sa lettre et priait pour lui. Ensemble, ils ont alors récité un "Je vous salue Marie". Gianluca est profondément touché par cet appel et se sent encouragé dans sa lutte contre la maladie.
En janvier 2015, il est hospitalisé à Crémone, conscient que la fin est proche. Il demande à recevoir la Sainte Communion aussi souvent que possible, notamment à chaque visite du père Marco, accompagné de jeunes. Il prie aussi le rosaire assidûment - même sans connaître les mystères – et trouve dans la prière une profonde consolation. Un jour, il confie au père Marco qu'il ressent vraiment la présence de Marie à ses côtés.
Il décède le 30 janvier 2015, à l'âge de 21 ans, le cœur tourné vers le Ciel, laissant derrière lui un fort témoignage de foi pour tous les jeunes qui l'avaient connu. Dans les mois qui suivent, son histoire se répand bien au-delà de sa famille et de ses amis : des pièces de théâtre sont créées à partir de sa vie et des centaines de conférences sont organisées. Son livre Spaccato in due, coécrit avec le père Marco peu avant sa mort, demeure comme une sorte de testament spirituel et continue d'émouvoir des milliers de personnes et d’offrir un magnifique témoignage de foi.
Gianluca Firetti rappelle l'histoire d'autres jeunes de sa génération, qui ont su accepter leur croix, devenant de véritables Christus patiens (Christ souffrant), capables de faire émerger le bien, le beau et le vrai de leur cœur, et devenant ainsi des témoins lumineux de la foi.
