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Ce que Léon XIV dit de la famille

Holy Mass for the Beginning of the Pontificate of Pope Leo XIV, in St Peter's square in The Vatican on May 18, 2025
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Emma Gatti - publié le 29/05/25
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Léon XIV doit célébrer ce week-end à Rome une messe pour le Jubilé des familles. Dès le début de son pontificat, dans l’un de ses premiers discours publics, il a affirmé que la famille était « fondée sur l’union stable entre un homme et une femme », et il a rappelé la dignité de l'enfant à naître et de la personne âgée, se montrant un vif défenseur de la doctrine traditionnelle de l’Église. Il a aussi exprimé à plusieurs reprises sa compassion pour les souffrances endurées par les familles, que ce soit à cause de « l’instabilité affective » ou des conflits.

Le 16 mai, une semaine après son élection, le nouveau pape a reçu, comme le veut la coutume, les ambassadeurs des 184 pays qui entretiennent des relations avec le Saint-Siège. Devant eux, il a appelé les dirigeants du monde à « construire des sociétés civiles harmonieuses et pacifiées ». Plaçant ses pas dans ceux de ses prédécesseurs, il a aussitôt défini la base de telles sociétés : la famille, « une société très petite sans doute, mais réelle et antérieure à toute société civile ». Ces mots étaient une référence directe à Rerum novarum, signée 134 ans plus tôt par Léon XIII – dont il a pris le nom. Dans cette encyclique, le père de la Doctrine sociale de l’Église attribuait à la famille « certains droits et certains devoirs absolument indépendants de l'État ». Il lui donnait « une priorité logique et une priorité réelle » sur la société civile, et condamnait toute entremise du pouvoir civil « dans le sanctuaire de la famille ». Ce furent les prémisses d’une pensée qui se développera avec le Concile Vatican II (Gaudium et Spes) puis Jean Paul II (Familiaris consortio) et les papes suivants.

Défendant clairement cette vision traditionnelle de l’Église catholique devant les ambassadeurs, Léon XIV a enjoint les politiques à miser « sur la famille fondée sur l’union stable entre un homme et une femme ». Une mention qui n’est pas passée inaperçue. « Le pape Léon XIV défend la famille et le mariage traditionnel », a titré une partie de la presse anglophone après les paroles du nouveau pape. Dans ce même discours aux diplomates – considéré traditionnellement comme indicatif pour les grandes lignes d’un pontificat –, Léon XIV a aussi demandé la protection de « la dignité de chaque personne », en particulier « celle des plus fragiles et des plus vulnérables, de l'enfant à naître à la personne âgée, du malade au chômeur, que celui-ci soit citoyen ou immigrant ». À nouveau cette mention a été soulignée par les observateurs comme une prise de position claire sur des sujets sociaux délicats – IVG, euthanasie – qui agitent de plus en plus de nations. La veille déjà, le 15 mai, Léon XIV avait mentionné la famille et son rôle éducatif incontournable, en recevant les frères des Écoles chrétiennes. Il avait insisté pour « la participation des familles dans le parcours scolaire, selon le principe du ’triangle éducatif’ ». 

Les familles souffrantes

Dans ses prises de parole, le 267e pape, dont la sollicitude pour les familles était connue lorsqu’il était évêque de Chiclayo au Pérou, a aussi mentionné diverses réalités de souffrances vécues par celles-ci. Devant les religieux lasalliens, il a ainsi décrit les carences du contexte social actuel, peu propice à l’épanouissement des familles. Il a déploré « des modèles relationnels insidieux de plus en plus marqués par la superficialité, l’individualisme et l’instabilité affective ». Et il a regretté « la prévalence de rythmes et de styles de vie qui ne laissent pas suffisamment de place à l’écoute, à la réflexion et au dialogue, à l’école, dans la famille, parfois aussi entre des personnes du même âge, avec la solitude qui en résulte ».

Lors de l’audience générale du 28 mai, Léon XIV s’est aussi attristé du sort des habitants de Gaza, où « les larmes de plus en plus intenses des mères et des pères, qui serrent contre eux le corps sans vie de leurs enfants, montent vers le ciel ». Il s’est désolé pour ces familles contraintes « de se déplacer en permanence à la recherche d’un peu de nourriture et de refuges plus sûrs contre les bombardements », appelant à un cessez-le-feu et à des aides humanitaires.

Lors de son premier Regina Cæli, le 11 mai, trois jours après son élection, le chef de l’Église catholique a souligné le lien spirituel existant dans les familles même après un décès. À l’occasion de la fête des mères célébrée en Italie, il a adressé « un salut chaleureux à toutes les mamans, avec une prière pour elles, et pour celles qui sont déjà au ciel », déclenchant un tonnerre d’applaudissements. « Il a toujours été très attentif aux familles, à leur formation et à leur intégration dans la société en tant que noyau fondamental. En tant que pape, je crois qu’il recherchera une Église dans le Christ, l’unité de tous et la promotion du rôle fondamental de la famille », a déclaré Edinson Delgado, directeur de l’école catholique diocésaine Saint-Turibe de Mogrovejo à Chiclayo, au média ACI Prensa.

La grande famille de Dieu

Plus largement, le pontife américano-péruvien a désigné à plusieurs reprises l’Église comme une famille, « la famille de Dieu ». Une réalité qui embrasse « la riche diversité de nos langues, de nos cultures et de nos expériences », a-t-il déclaré devant les Œuvres pontificales missionnaires. En s’adressant aux Romains depuis la basilique Sainte-Marie-Majeure dimanche dernier, le pape a appelé les fidèles « à marcher ensemble dans l’Église, unis comme unique famille de Dieu ».

Lors de la messe d’inauguration de son pontificat, le successeur de Pierre s’est présenté également sous les auspices de la famille. « J’ai été choisi sans aucun mérite et, avec crainte et tremblements, je viens à vous comme un frère qui veut se faire le serviteur de votre foi et de votre joie, en marchant avec vous sur le chemin de l’amour de Dieu », a-t-il confié. Et d’exhorter : « Écoutez sa proposition d’amour pour devenir son unique famille : dans l’unique Christ, nous sommes un ».

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