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Fin de vie : “Que périssent les faibles et les ratés !”

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Xavier Patier - publié le 28/05/25
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L’écrivain Xavier Patier dénonce l’"horreur législative" du vote de la proposition de loi créant un "droit à l’aide à mourir" qui, sous le masque de la fraternité, rend légal le meurtre des faibles et des inutiles. Il appelle les sénateurs, qui devront examiner le texte en seconde lecture, à ne pas avoir peur de nommer la réalité.

“Périssent les faibles et les ratés, et qu’on les aide encore à disparaître” disait Nietzsche (L’Antéchrist, II). Nous y voilà. On ne s’attardera pas sur les détails d’un projet de loi adopté à une large majorité par l’Assemblée nationale, sinon pour redire qu’il était difficile à nos législateurs d’aller plus loin dans l’hypocrisie. Les différents articles votés organisent avec une savante lâcheté un flou déguisé en détail, une faiblesse de la raison déguisée en rigueur, le tout prenant soin de ne jamais nommer ce dont il parle. On ne trouve dans le texte voté par les députés ni le mot suicide, ni le mot euthanasie. À croire que ce n’était pas le sujet.

Le Prince de ce monde, c’est sa marque, avance toujours masqué. Il excelle dans l’art d’appeler bien ce qui est mal et mal ce qui est bien. Le chef de l’État s’est lui-même autorisé à reprendre dans ses phrases triomphantes et numériques la douce sémantique franc-maçonne : à la lire, on comprend qu’il s’agit de tuer les faibles et les ratés par “fraternité".

L’idéologie des ténèbres

Les faibles, les ratés : voilà ce que le pouvoir déteste. Fraternité, dignité : voilà les oripeaux du crime. Car pour le pouvoir du moment — et Dieu sait combien ce moment durera — la vie n’a de sens que si elle est productive. Ni un embryon, ni un vieillard ne produisent de valeur marchande. Ils n’émettent que du carbone et des déficits sociaux. Ils nous gênent. Ils ne jouissent pas. Tuons-les ! Et tuons-les dans la dignité, dans la fraternité et dans la liberté. Liberté, que de crime on commet en ton nom ! Tuons-les en musique, tant qu’on y est. Après tout, la Shoah, comme le notait George Steiner, a été accomplie au son des cantates de Bach.

Cette horreur législative doit-elle nous surprendre ? Quand une société chasse Dieu, elle appelle la mort. C’est logique, mathématique, immédiat. L’idéologie des Lumières devenue folle parce qu’elle avait parié contre Dieu, est inévitablement devenue l’idéologie des ténèbres. Dieu évacué, la mort ne pouvait qu’entrer en fanfare dans les lois sociétales.

Inciter les sénateurs à ne pas avoir peur

Il nous revient à nous chrétiens de rappeler à temps et à contretemps que Dieu est vie et qu’il n’a pas voulu la mort. Il nous revient de rappeler que le mal n’est pas le bien et que chacun, au fond de lui, le sait parfaitement. Le Sénat aura à le dire, lors de l’examen du projet en seconde lecture. Ce sera son honneur que de nommer la réalité. Il faut inciter nos sénateurs à ne pas avoir peur. Nous devons espérer sans nous faire d’illusions : dans ce débat fondamental, ce sont les députés qui décideront en dernier ressort. Nos sénateurs seront tentés de faire la part du feu pour obtenir un moindre mal. Ne leur jetons pas la pierre d’avance : montrons-leur au contraire que nous comptons sur eux.

Ne nous laissons pas intimider. Les esprits forts nous expliqueront que nous avons vingt ans de retard : en vérité nous avons une éternité d’avance.

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