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Les députés adoptent la loi créant un “droit à l’aide à mourir”

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La rédaction d'Aleteia - publié le 27/05/25
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305 députés contre 199 ont adopté ce mercredi 27 mai la loi créant un "droit à l’aide active à mourir".

Après des mois de débats, d’auditions d’experts et de témoignages, l'Assemblée nationale a tranché. Les députés ont adopté les deux propositions de loi sur la fin de vie : la première portant sur les soins palliatifs a été adoptée à l'unanimité (560 voix, 0 contre) et la seconde relative au "droit l’aide à mourir" par 305 voix pour et 199 contre. Si le premier texte s'est avéré consensuel par son amélioration d'offre des soins palliatifs sur le territoire national, la proposition de loi sur "l'aide active à mourir" franchit un seuil décisif comportant des enjeux éthiques majeurs. En dépit de la controverse suscitée par le texte qui légalise, sous l'expression édulcorée "aide à mourir", le suicide assisté et l'euthanasie, et malgré les voix dissonantes qui se sont élevées pour alerter sur les risques de dérives, rien n'aura ébranlé les députés à qui les groupes avaient laissé la liberté de vote.

"Nous avons été collectivement à la hauteur, pour les malades qui attendaient qu'un nouveau droit leur soit proposé, pour les soignants qui accompagnent les patients", a ainsi déclaré Philippe Vigier pour le groupe Les Démocrates. "C'est un texte solide et équilibré, qui s'appuie sur un seul mot, le discernement", a martelé le député en balayant d'un revers de main les inquiétudes relatives à l'application d'un texte aux garde-fous trop incertains. Pas selon Agnès Fimin Le Bodo, députée Horizons de Seine-Maritime, pour qui le texte "ne sacralise pas une idéologie, n’ouvre pas une liberté sans garde-fou" mais trace un "chemin balisé, exigeant, réfléchi". 

"Introduire l'euthanasie dans un système de soins encore si insuffisamment formé à la culture palliative serait non seulement une faute morale mais une défaite collective."

"Nous ici, dans ce moment solennel, nous devons laisser aux portes du palais Bourbon nos dogmes et nos croyances", a quant à lui déclaré René Pilato pour la France Insoumise. "Quand la médecine ne peut rien, notre corps devient une prison", estime encore le député LFI qui loue "l'ultime liberté de quitter cette prison". "Ce nouveau droit ne trouble pas l'ordre public. Rien ne révèle mieux l'âme d'un pays que la façon dont il traite les personnes les plus fragiles", assure encore le député pour qui honorer les plus fragiles revient donc à leur proposer la mort comme ultime compassion. "Notre devoir est de protéger la fragilité humaine plutôt que de l’effacer et de l’abandonner", a quant à lui souligné Christophe Benz (RN) parmi les plus grands opposants du droit à l'aide à mourir. Le député RN était suivi par Patrick Hetzel pour les Républicains, qui a réaffirmé son opposition à l'introduction de l'euthanasie et du suicide assisté en France. "Aujourd'hui encore, 500 personnes meurent chaque jour parce qu'ils n'ont pas eu accès aux soins palliatifs", a rappelé le député. "Je le dis avec gravité : introduire l'euthanasie dans un système de soins encore si insuffisamment formé à la culture palliative serait non seulement une faute morale mais une défaite collective. Les soins palliatifs ne sont pas une solution de repli, ils sont une promesse, celle de l'humanité partagée jusqu'au bout dans le respect de la vie et de la personne".

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