La période des examens est éprouvante, tant pour les jeunes que pour leurs parents. Les uns comme les autres peuvent facilement être sous pression, mettant tous leurs espoirs dans les résultats et les conséquences qu’ils entraînent. Voulant soit encourager leurs enfants, soit les inviter à travailler sérieusement ou encore s’efforçant de faire baisser le stress, certaines phrases peuvent finalement s’avérer contre productives, stériles voire anxiogènes pour le jeune. Petit tour d’horizon de phrases à éviter.
"Si tu rates, c’est que tu n’as pas assez travaillé."
Cette phrase met une grande pression sur le jeune, qui peut y répondre en travaillant jusqu’au bout de la nuit, espérant maîtriser toutes les questions possibles, refusant de s’arrêter et de dormir car ses chances de réussite augmenteraient avec le nombre d’heures passées à son bureau. Or la réussite vient aussi d’un équilibre global (sommeil, alimentation, sport, amis) et un échec peut venir de plusieurs facteurs.
"Tu joues ton avenir sur cette épreuve."
Cette exagération risque de faire paniquer l’enfant. Cela le pousse à croire que sa vie se joue à cet instant alors que, même en cas d’échec, la vie lui proposera plusieurs chemins. Il n’y a pas soit A, soit B, soit le néant. Aider l’enfant à construire le chemin idéal, mais également à avoir d’autres options si son premier choix ne se réalise pas, aide davantage le jeune à savoir rebondir.
"Ton frère / ta sœur a réussi, tu y arriveras."
Les comparaisons sont stériles et peuvent faire naître un sentiment d’infériorité. Elles risquent d’enfermer le jeune dans un carcan étouffant. Chaque enfant est unique, doté de qualités académiques et humaines spécifiques. L’accompagner personnellement est un soutien plus grand que de le comparer avec d’autres.
"Je serais déçu(e) que tu rates cette épreuve."
Le parent peut être déçu pour son enfant s’il échoue, mais que cela soit davantage par empathie en ayant vu son travail et ses efforts. Si l’amour et la reconnaissance semblent tributaires de la réussite scolaire, le jeune peut se juger indigne d’être aimé pour qui il est. L’enfant a besoin d’être certain que ses parents l’aiment, quels que soient les résultats de l’examen.
"C’est pas compliqué, tu as juste à te concentrer."
Facile à dire, moins facile à faire. Passer un examen demande de mobiliser des ressources intellectuelles, se souvenir des connaissances acquises, mais aussi gérer le stress, organiser sa pensée, ne pas imaginer le pire. Cette phrase minimise les éventuelles difficultés rencontrées par l’enfant, difficultés qui ne sont pas forcément uniquement académiques. Reconnaître que les examens sont une période stressante, le rassurer sur ses ressources, lui apprendre des techniques de respiration ou de visualisation, peut être d’un plus grand soutien pour le jeune.
"Tu es intelligent(e), je ne m’inquiète pas."
Cette phrase peut être prononcée par un parent qui se veut rassurant. Elle est pourtant maladroite parce qu’elle minimise les efforts dont a fait preuve le jeune et crée chez lui tension et culpabilité, lui qui peut craindre de ne pas obtenir le résultat escompté. Lui dire qu’il est intelligent et a bien géré ses révisions, qu’il a fait de son mieux et qu’il reste toujours une part d’incertitude - sujet qui sort, question surprenante, fatigue du jour, rhume de passage - permet de reconnaître ses qualités tout en acceptant de ne pas tout maîtriser.