L'Église fête le 26 mai saint Philippe Néri, "Le fou de Dieu". Au XVIIIe siècle, le peintre Piazetta représente pour une église de Venise "La Vierge et l’enfant apparaissant à saint Philippe Néri". Dans une grande diagonale qui traverse tout le tableau, Philippe Néri, en bas à droite, lève les yeux vers la Vierge Marie qui se dresse devant lui avec l’enfant Jésus dans les bras, un grand drapé bleu s’envolant dans le Ciel. Le peintre donne trois détails pour le comprendre.
Premièrement, Philippe. Vers 1540, Philippe est un homme ordinaire, destiné à une carrière commerciale. Pourtant, à Rome, il fait un jour l’expérience brûlante de l’amour de Dieu, qui élargit son cœur. Il la nomma "sa pentecôte". Il abandonne alors tout projet, pour vouer sa vie à Dieu. C’est pourquoi il est représenté avec une chasuble de prêtre. Un crâne gît en bas, en signe de vanité : la vie passe, mais l’amour de Dieu, lui, est éternel. Il y a ensuite la joie. Philippe en conçoit une joie profonde qui rayonne autour de lui, tout comme cette lumière dorée qui envahit la toile. Cette joie contamine tous ceux qui l’entourent, et évangélisera la ville de Rome. Aux jeunes dont il s’occupe, Il dit souvent "c’est l’heure de faire le bien". Enfin, les visions. Épuisé par son apostolat, en 1594, la Vierge à l’enfant lui apparaît dans sa chambre, comme le montre ce tableau. "La madone m’a guéri", dit-il aux médecins. Il fonde l’Oratoire, pour former les jeunes à la prière et la réflexion. Ils se retrouvent en plein air pour jouer de la musique, à l’image de cet ange au corps d’adolescent, vu de dos, aux ailes déployées. Aujourd’hui, demandons à Philippe Néri de nous partager sa joie de croire, et son désir de faire le bien.
