Marcher dans les pas des premiers martyrs du christianisme à Rome. Tel est l’objet du pèlerinage des sept églises. Une ancienne tradition qui remonte aux premiers siècles de l’Église et qui n’a pas dit son dernier mot ! Le pèlerinage relie, sur une vingtaine de kilomètres, sept basiliques romaines, invitant les fidèles à honorer les tombeaux des apôtres et des martyrs. Tombée en désuétude, cette dévotion a été relancée par saint Philippe Néri. Entrepris de manière informelle au début des années 1540, le pèlerinage prend de l'ampleur lors de l'année jubilaire 1550 et devient une pratique organisée à partir de 1559. Au temps de Philippe Néri, le pèlerinage durait deux jours et était une réponse au carnaval profane de Rome. Une alternative joyeuse et spirituelle en réponse à la débauche qui soufflait dans les rues de Rome lors du carnaval, avant le Carême.
Le "Giro delle sette chiese" - le tour des sept églises, en italien – propose une véritable aventure spirituelle dans la capitale italienne. Saint Philippe Néri voyait dans cette pratique "le lieu d'expression d'une foi proposant un équilibre entre le corps et l'âme, entre les douleurs de la Passion et les douceurs de la Résurrection", explique Marc Reverdin dans son Guide du pèlerinage des sept églises (Pieux Établissements de la France). De nos jours, le pèlerinage des sept églises est pratiqué, outre les années jubilaires, chaque année pendant le Carême. Il a été encouragé par de nombreux papes, dont Jean Paul II et Benoît XVI, comme un itinéraire de foi et de conversion. Il fait partie des démarches proposées cette année dans le cadre de l'année jubilaire.
Les sept Basiliques
Le pèlerinage des sept églises s’étend sur 25 kilomètres en plein cœur de la ville de Rome. Il démarre à la Basilique Saint Pierre, dédiée au Prince des Apôtres, sur la tombe duquel est construit le maître-autel. Il mène ensuite à la Basilique Sainte Marie Majeure, sanctuaire marial le plus ancien de Rome. On y trouve le "Berceau" Sacré de l’enfant Jésus et l’icône de la Salus Populi Romani.
Vient ensuite la Basilique Saint Laurent Hors les Murs, dressée sur le lieu du martyre du diacre Laurent, brûlé vif sur un gril en 258. Bombardée pendant la deuxième guerre mondiale, elle abrite, en plus des reliques du saint, la tombe du Bienheureux Pape Pie IX. La Basilique Sainte Croix de Jérusalem est conçue quant à elle comme un grand reliquaire de la Passion du Seigneur, et conserve certaines des reliques les plus illustres de la chrétienté, récupérées par Sainte Hélène, mère de l’Empereur Constantin, lors de son pèlerinage à Jérusalem en 325 : le Titulus Crucis (l’écriteau), le Sacré Clou, quelques fragments de la Vraie Croix, une épine de la Couronne du Christ et la phalange du doigt de saint Thomas l’Apôtre.
Le pèlerinage conduit ensuite à la Basilique Saint Jean de Latran, la Cathédrale de Rome, dédiée au Saint Sauveur et aux saints Jean-Baptiste et Jean l’Évangéliste. À l’intérieur se trouvent les reliques des têtes des saints Apôtres de Rome, Pierre et Paul. La Basilique Saint Paul Hors les Murs, deuxième église plus grande de Rome, abrite sous l’autel la sépulture de "l’Apôtre des Gentils". Enfin, la Basilique Saint Sébastien Hors les Murs abrite depuis 258, année de sa mort, la dépouille du soldat martyr, tué à coups de flèches pendant les persécutions de Dioclétien.
