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Le secret de la confession est-il menacé dans l’État de Washington ?

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Cécile Séveirac - publié le 22/05/25
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Les évêques catholiques de l’État de Washington s’opposent fermement à une loi adoptée le 28 février 2025. Celle-ci oblige le clergé à dénoncer tout cas d'abus sur mineur porté à la connaissance des prêtres, sans exception pour ceux révélés dans le cadre du sacrement de la confession.

"Tous les catholiques doivent savoir et être assurés que leurs confessions restent sacrées, sécurisées, confidentielles et protégées par la loi de l’Église." La réaction des évêques catholiques de l'État de Washington, aux États-Unis, est ferme : hors de question de violer le secret de la confession, menacé depuis l'adoption d'une loi obligeant le clergé à dénoncer les cas d’abus sur mineurs portés à leur connaissance. Le texte, adopté le 28 février 2025, ne prévoit aucune exception si la connaissance des faits présumés a lieu dans le cadre du sacrement de confession. Signé le 2 mai par le gouverneur démocrate Bob Ferguson, il fait depuis l'objet de vives contestations.

De nombreux évêques sont montés au créneau afin de rappeler l'inviolabilité du secret de la confession que commande l'Église catholique, quitte à endurer la prison. "Nous devons obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes (Actes 5, 29). Telle est notre position face à cette nouvelle loi. Le clergé catholique ne peut violer le sceau de la confession sous peine d’être excommunié", a ainsi fermement rappelé Mgr Etienne, archevêque de Seattle, pour qui la loi "cible explicitement la religion et constitue à la fois un abus de pouvoir de l’État et une rupture manifeste de la séparation entre l’Église et l’État". "Les évêques et les prêtres se sont engagés à respecter le secret de la confession, même si cela signifie d’aller en prison", a quant à lui déclaré Mgr Thomas Daly, évêque de Spokane. La volonté de l'Église catholique aux États-Unis de lutter contre les violences faites aux mineures demeure ferme, indiquent encore les évêques, mais elle ne peut pour autant aller à l'encontre d'une telle obligation canonique. "L'archidiocèse de Seattle reste déterminé à signaler les abus sexuels sur mineurs, à collaborer avec les victimes survivantes pour favoriser leur guérison et à protéger tous les mineurs et les personnes vulnérables. Nos politiques exigent déjà des prêtres qu'ils signalent les faits, mais pas si ces informations sont obtenues lors de la confession", a ainsi déclaré Mgr Etienne.

Le secret de la confession dans l'Église

Depuis plusieurs années, différents États ont essayé d'appliquer de telles lois, comme le Vermont ou le Montana, sans toutefois faire aboutir le processus législatif. L'État de Washington, en adoptant une telle législation, pousse les prêtres et les évêques dans leurs retranchements en les contraignant à choisir entre leur devoir envers l'État et leur fidélité à leur foi. Le Code de droit canonique dispose en effet que " Le secret sacramentel est inviolable ; c’est pourquoi il est absolument interdit au confesseur de trahir, en quelque manière et pour quelque cause que ce soit, le pénitent" (Can 983). Si le prêtre contrevient à cette règle, il encourt l'excommunication automatique (latae sententiae) (Can 1388).

Devant la levée de boucliers suscitée par la loi, la Division des droits civiques du Département de la Justice des États-Unis a ouvert une enquête, la jugeant potentiellement inconstitutionnelle. Elle pourrait enfreindre le Premier Amendement de la Constitution des États-Unis, qui garantit que "Le Congrès ne fera aucune loi concernant l’établissement d’une religion ou interdisant son libre exercice. "

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