Dans le cadre des 150 ans de l’Université Catholique de Lille et du jubilé à Rome en 2025, l’association Sanctifio, qui compte près de 80 étudiants lillois, a imaginé un spectacle musical pour mieux faire connaître la vie de Philibert Vrau, le fondateur de l’Université Catholique de Lille, appelé aussi le “saint de Lille”. Issu d’une famille d’industriels spécialisés dans le fil à coudre en lin, Philibert Vrau naît à Lille en 1829. Il se convertit à l’âge de 24 ans et souhaite entrer au séminaire, mais son père l’en dissuade et le place à la tête de l'entreprise Établissement Vrau et Cie. En pleine révolution industrielle, il va alors développer l'activité de l'entreprise en permettant une révolution technique et commerciale. En 1870, l'entreprise compte plus de 1.000 employés.
Profondément humain, et conscient de sa responsabilité envers ses employés, Philibert Vrau va alors développer des œuvres sociales pour son personnel notamment avec la suppression du travail de nuit pour les femmes, la journée de 10 heures, le repos dominical, la création de logements ou encore d’une caisse de chômage pour ses ouvriers. Parallèlement, il s’investit dans des œuvres catholiques locales, lançant notamment l’Université Catholique de Lille, l’Institut Catholique des Arts et métiers, mais également des écoles primaires paroissiales et des patronages. Doté de sa fortune d’entrepreneur, il va financer ces œuvres sur ses fonds propres, mais souvent “d’une main anonyme”.
Procès en béatification relancé en 2011
Patron social donc, mais également et avant tout homme de prière. Philibert Vrau va quotidiennement à la messe et pratique l’adoration nocturne qu’il propose à d’autres hommes, notamment à son beau-frère dont il est très proche, Camille Feron-Vrau. Ayant choisi de vivre dans le célibat, Philibert Vrau s’investira, jusqu’à sa mort en 1905, dans ses actions entrepreneuriales et ses œuvres chrétiennes et sociales.
Un double procès en béatification a été ouvert dès 1912 par l’archevêque de Cambrai, pour lui et son beau-frère Camille Féron-Vrau. Avec les aléas du XXe siècle, ce procès a été suspendu puis relancé en 2011, par l’évêque de Lille d’alors, Mgr Gérard Defois. Le temps de l’Église n’étant pas celui des hommes, gageons que ce spectacle qui le met à l’honneur aujourd'hui, pour les 150 ans de la création de l’Université catholique de Lille, le fera connaître au-delà des Lillois qui le considèrent déjà comme “un saint”. D’autant que pour l'archevêque de Lille, Mgr Le Boulc’h, l’actualité de l’Église pourrait bien mettre de nouveau en valeur cette doctrine sociale de Léon XIII, incarnée dans le Nord, par Philibert Vrau et Camille Féron-Vrau, avec l’élection de son successeur Léon XIV.

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