L'Église fête le 20 mai saint Bernardin de Sienne, le très grand qui est resté tout petit ! En 1603, Le Gréco représente saint Bernardin de Sienne pour décorer le Collège universitaire du même nom, situé à Tolède. Le peintre donne trois détails pour comprendre la scène. Premièrement, la composition. Dans un très grand format, 2m69 par 1m44, saint Bernardin se détache sur un ciel de tempête. Les nuages noirs vrillent la nuit parsemée d’éclairs, en écho à la robe sombre du personnage, alors que Tolède luit à l’arrière-plan, si bien qu’on a presque l’impression d’un tableau en noir et blanc.
Monumental au premier plan, saint Bernardin de tient debout, pieds nus, le regard détourné du spectateur. Il semble confus d’être là. Son pauvre habit franciscain orné de la corde à trois nœuds, son bâton surmonté du monogramme du Christ qu’il présentait à tous, le livre relié, signe de son érudition, qu’il tient sous le bras gauche, tout atteste à la fois du succès de ses prêches, et de son humilité.
Trois mitres blanches posées à terre
Enfin, les mitres. Mais pourquoi alors trois mitres blanches sont-elles posées à terre ? Elles symbolisent les trois diocèses dont il a refusé le siège : Sienne, Urbino et Ferrare. Trop humble pour accepter ces honneurs, saint Bernardin, vers qui les foules accouraient par milliers sur les places publiques pour l’entendre parler du Christ, car les églises étaient trop exiguës, a voulu rester tout petit. Sur la toile, il ressort grandi par cette magnifique vertu de l’humilité. Demandons à saint Bernardin le goût de l’humilité, et nous serons toujours heureux et à notre place !