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Trois choses essentielles à connaître sur “Rerum Novarum”

Papa Leone XIII
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Daniel Esparza - publié le 19/05/25
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Le début du pontificat de Léon XIV est l'occasion de redécouvrir "Rerum Novarum", l'encyclique publiée par le pape Léon XIII en 1891, texte fondateur de la doctrine sociale de l’Église, et de s'interroger sur l’influence qu’elle peut avoir à l’ère numérique.

Alors que l'Église ouvre un nouveau chapitre de son histoire avec le pontificat du pape Léon XIV, certains replongent dans les grands textes de ses prédécesseurs pour deviner quelles pourraient être ses priorités. Un texte fondamental qui semble influencer son approche est Rerum Novarum, l'encyclique publiée par le pape Léon XIII en 1891 et qui est considéré comme le texte fondateur de la doctrine sociale de l’Église. Ce document, qui abordait les bouleversements sociaux et économiques de la Révolution Industrielle, reste d'une actualité étonnante à l’heure où le monde est confronté aux défis posés par l'intelligence artificielle (IA) et à l'évolution rapide des technologies. Voici trois enseignements clés de cette encyclique et comment ils pourraient orienter ce nouveau pontificat.

1La dignité du travail et les droits des travailleurs

Rerum Novarum insiste essentiellement sur la dignité du travail humain et sur les droits des travailleurs à un salaire juste, à des conditions sûres et à des horaires raisonnables. Il s'agissait d'une réponse audacieuse aux dures réalités de la condition ouvrière au XIXe siècle. Le pape Léon XIII affirmait que le travail n'est pas seulement un moyen de survie, mais une expression essentielle de la créativité et de la dignité humaines.

Pourquoi cela est toujours d'actualité ? Alors que l'IA transforme des secteurs entiers, remplaçant des travailleurs et automatisant des emplois autrefois sûrs, ce principe est plus pertinent que jamais. Le pape Léon XIV, connu pour sa sensibilité pastorale et son profond lien avec les pauvres travailleurs lors de ses années au Pérou, pourrait s'inspirer de cette tradition pour plaider en faveur de politiques protégeant les travailleurs à l'ère numérique. Il pourrait notamment promouvoir des normes éthiques pour l'IA, plaçant la dignité humaine au-dessus du profit, et veillant à ce que le progrès technologique ne se fasse pas au prix d'un chômage généralisé ou d'une inégalité économique.

2L'appel à la solidarité et au bien commun

L’encyclique Rerum Novarum met également l'accent sur l'interdépendance de tous les être humains, appelant à la solidarité face aux divisions sociales. Il rejette les extrêmes du capitalisme sauvage comme du socialisme radical, et promeut une vision de la société où les besoins de tous, en particulier des plus vulnérables, sont prioritaires.

Pourquoi cela reste pertinent aujourd’hui ? L'IA, avec sa capacité à amplifier rapidement la richesse mais aussi à creuser les inégalités, représente un nouveau type de risque économique et social. Tout comme la Révolution Industrielle a concentré le pouvoir et la richesse entre les mains d'un petit nombre, l'économie d'aujourd'hui, dominée par la technologie, risque de faire (et fait déjà) de même. Le pape Léon XIV, qui connaît bien les luttes sociales, pourrait chercher à combler ces écarts, appelant à une répartition plus équitable des bénéfices du progrès technologique. Son expérience en Amérique latine, une région marquée par de fortes disparités économiques, pourrait influencer son approche à ce défi moderne.

3Le rôle de l'État dans la promotion de la justice

Enfin, Rerum Novarum insiste sur le devoir de l'État de protéger les droits des travailleurs et de garantir la justice sociale. Il affirme que les gouvernements ne doivent pas se contenter de servir les intérêts économiques, mais agir comme les gardiens de la dignité humaine et du bien commun.

Pourquoi cela est-il encore important ? Alors que les gouvernements s'interrogent sur la manière de réglementer l'IA et de protéger leurs citoyens contre ses dangers potentiels, ce principe prend une importance nouvelle. De la protection des données à l'utilisation éthique des technologies de surveillance, la voix morale de l'Église pourrait jouer un rôle essentiel dans la définition de normes mondiales. Le pape Léon XIV, ancien évêque profondément engagé dans la justice sociale, pourrait militer pour une Église agissant comme contrepoids moral au pouvoir technologique incontrôlé.

Alors que le pape Léon XIV vient d’être élu, son pontificat pourrait marquer un tournant décisif dans la manière dont l'Église s’engage dans l'ère numérique. En s’appuyant sur les enseignements de Rerum Novarum, il dispose d'un cadre puissant pour relever les défis éthiques, économiques et sociaux d'un monde en mutation rapide – un cadre qui affirme que la dignité humaine doit toujours rester la mesure ultime du progrès.

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