separateurCreated with Sketch.

198 ? 250 ? 318 ? Combien d’évêques étaient au concile de Nicée ?

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Valdemar de Vaux - publié le 19/05/25
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Les chrétiens célèbrent ce mardi 20 mai le 1.700e anniversaire du concile de Nicée qui proclama solennellement la divinité du Fils. Mais combien les pères conciliaires étaient-ils ? Leur nombre diverge selon les sources, mais la tradition a choisi son camp, très symbolique : ils étaient 318, comme les hommes de guerre qui aidèrent Abram à libérer son neveu Loth.

En 325, se tient à Nicée ce qui est considéré par les Églises chrétiennes comme le premier concile œcuménique. Œcuménique, justement, parce qu’il rassemble l'oikoumène, en grec toute la terre habitée. Toute ? Plutôt les Églises existantes alors, par le moyen de leur évêque, même si tous ne sont pas venus jusqu’à cette cité de villégiature impériale. Le pape lui-même, Sylvestre, est absent des discussions théologiques, mais il est représenté par deux prêtres, Victor et Vincent, et approuvera les canons du concile.

Les autres pasteurs viennent des quatre coins des terres évangélisées, mais davantage d’Orient que d’Occident. Dans sa Vita Constantini, le chroniqueur et évêque de cour Eusèbe de Césarée explique que les pères sont "à la fois Syriens et Ciliciens, Phéniciens, Arabes et Palestiniens, et aussi Égyptiens, Thébains, Libyens", il évoque "ceux qui venaient du milieu des fleuves [la Mésopotamie]" et s’étonne de cette représentation : "Il y avait même au concile un évêque perse ; le Scythe ne manqua point au chœur ; le Pont et la Galatie, la Cappadoce et l’Asie, la Phrygie et la Pamphylie envoyèrent des membres choisis de chez eux. Et aussi les Thraces et les Macédoniens, les Achéens et les Épirotes et encore ceux qui habitent très loin au-delà de ces derniers, tous arrivaient, jusqu’aux Espagnols." (III, 7)

Combien étaient-ils donc ?

Si l’on sait, au moins partiellement et selon cette source, d’où viennent ceux qui vont proclamer solennellement la divinité du Fils, le débat sur leur nombre exact n’est pas tranché par la science historique. Eustache d’Antioche, qui y participe, parle de 200 ou 270 évêques, Athanase d’Alexandrie affirme qu’ils sont plus de 300 et Eusèbe plus de 250.

La difficulté vient aussi de ce que certains ont pu signer les décrets pour donner leur approbation sans être présent à tout ou partie du concile ou en ayant même donné leur assentiment a posteriori comme le successeur de Pierre lui-même. Cependant, le byzantiniste allemand du début du XXe Ernest Honigmann a réussi à établir une liste précise de 194 noms, en ajoutant qu’ils étaient sûrement plus.

Constantin, le nouvel Abraham

À la suite d’un nombre donné par Hilaire de Poitiers, la tradition a retenu que les pères conciliaires étaient à Nicée 318. Un chiffre qui renvoie à un épisode de la Genèse. Au chapitre XIV, l’auteur du premier livre biblique raconte les guerres intestines auxquelles se livrent les rois de la vallée de la Mer morte. Sodome, où habite Loth, est alors prise à l’occasion d’un de ces conflits. Le neveu d’Abram – qui deviendra au chapitre 17 Abraham, quand Dieu lui promet d’être le "père des nations" – est pris ainsi que des biens. "Un fuyard vint informer Abram l’Hébreu de ces événements, poursuit le récit. Dès qu’Abram entendit que son frère avait été capturé, il mobilisa trois cent dix-huit hommes de guerre qui appartenaient à sa maison et mena la poursuite". Voilà donc ces fameux 318 "serviteurs", gens d’armes, qui vont ramener Loth et tous ses biens.

Si le nombre a séduit, c’est que la référence à Abraham permet un rapprochement symbolique intéressant et louangeur pour Constantin. Nouvel Abraham, celui-ci permet à l’Église de recouvrer ses biens, en tout cas la possibilité d’annoncer le et de vivre du Christ. L’empereur sera effectivement le premier à être baptisé, sur son lit de mort en 337, et à autoriser dans tout l’Empire la religion chrétienne. En convoquant le concile, il permet aussi à l’Épouse du Christ d’affermir la foi des fidèles face à l’arianisme. Qui le lui rend par un regard hagiographique.

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)