"On n'insulte pas la raison en venant s'incliner devant la Sainte Tunique", aime à dire le père Guy-Emmanuel Cariot, recteur de la basilique Saint-Denys d’Argenteuil où est conservée la Sainte Tunique du Christ, dans la mesure où de nombreux éléments de véracité plaident en faveur de son authenticité. Et nombreux sont les pèlerins qui sont venus s’incliner devant ce morceau de tissu sombre et taché de sang, témoin de l’amour du Christ pour les hommes.
Exposée exceptionnellement à l’occasion de l’année jubilaire, la Sainte Tunique a attiré entre 205 et 210.000 personnes, selon les organisateurs. "C’est dans le même ordre de grandeur que l’ostension de 2016 (pour l’Année de la Miséricorde, N.D.L.R.) et nous nous réjouissons car la plupart des pèlerins venaient pour la première fois à Argenteuil", souligne Béatrice de Rivet, responsable de la communication. "Il y a eu beaucoup de Franciliens, bien sûr, mais aussi des Européens, et même quelques Philippins." L’ostension de la Sainte Tunique a mobilisé de très nombreux prêtres, une trentaine d’évêques et plus de 1.000 volontaires. Une vingtaine de chœurs sont venus accompagner de leurs voix les célébrations. Si les organisateurs tablaient sur une affluence plus élevée, l’essentiel est ailleurs. Il réside plutôt dans ces témoignages de grâces reçues par les pèlerins ayant accompli la démarche, et dans ce signe visible de l’unité de l’Église.
Une grande diversité de pèlerins
Nombreux sont les pèlerins à avoir été touchés en contemplant le linge du Christ. "J’ai vu beaucoup de gens émus aux larmes, des larmes de soulagement, de paix, de confiance", confie Béatrice de Rivet. "Certains ont témoigné de grâces de libération, de paix retrouvée au pied de la Sainte Tunique." Autre élément frappant, la grande diversité des profils de pèlerins. La basilique d’Argenteuil a accueilli des pèlerins de toutes sensibilités religieuses, des "tradis" aux plus extravertis, et de toutes classes sociales. Elle a vibré avec les enfants, pour qui des journées étaient dédiées, avec les chrétiens d’autres Églises lors de veillées œcuméniques, avec les scouts d’Île-de-France provenant des trois mouvements… "L’Église souffre parfois de dissensions, mais là, c’est vraiment un sentiment d’unité qui régnait", témoigne Béatrice de Rivet. "Un des fruits magnifiques a été de voir cette diversité dans une même foi, d’observer cette Église vivante, diverse, et en même temps unie par le Christ."