Dans la chapelle Sixtine, l'élection de Léon XIV a été suivie "d’une très longue et chaleureuse salve d'applaudissements". C’est ce qu’a notamment confié à propos le cardinal Parolin mi-mai à la presse italienne, parmi d’autres détails, lui que certains avaient désigné comme "futur pape" et qui a souhaité, à travers son témoignage, insister sur la force de l’Esprit saint racontant ce conclave guidé "par le climat de prière, de fraternité et d'unité". "Nous croyons fermement qu'à travers l'action des cardinaux électeurs, c'est l'Esprit saint qui choisit l'homme destiné à diriger l'Église. Il s'agit techniquement d'une élection, mais ce qui se passe dans la Chapelle Sixtine, sous le regard du Christ Juge, renouvelle ce qui s'est passé dans les premiers temps de l'Église, lorsqu'il s'agissait de reconstituer le collège apostolique après la douloureuse défection de Judas Iscariote", a-t-il ainsi écrit dans une lettre adressée à son diocèse.
Le cardinal Parolin a également révélé quelques détails sur la fin du conclave. "Je crois ne pas révéler de secrets en écrivant qu'un très long et chaleureux applaudissement a suivi ce "j'accepte" qui a fait de (Robert Prévost) le 267e pape de l'Église catholique. Ce qui m'a le plus frappé chez lui, c'est la sérénité qui se dégageait de son visage dans des moments aussi intenses et, dans un certain sens, "dramatiques", parce qu'ils changent totalement la vie d'un homme. Il n'a jamais perdu son léger sourire, même si, j'imagine, il était très conscient des problèmes, si nombreux et pas si simples, auxquels l'Église d'aujourd'hui est confrontée. Nous en avions longuement parlé lors des congrégations des Cardinaux précédant le Conclave, où chacun des participants - cardinaux électeurs et non électeurs - avait pu présenter le visage du catholicisme dans son pays, les défis qui l'attendaient, les perspectives d'avenir. Et puisque l’Église, à la suite de son Seigneur, s'incarne profondément dans l'histoire des hommes et des femmes de tous les temps et de toutes les latitudes, le nouveau Pape connaît bien les problèmes du monde actuel, comme il l'a démontré dès ses premiers mots sur la Loggia de Saint-Pierre, en évoquant d'emblée la paix "qui désarme et qui désarme".
Pourquoi lui ?
Le cardinal Parolin a également rappelé qu’il travaille depuis deux ans avec le nouveau Pape, et qu’il a donc appris à le connaître plus personnellement. "J'ai toujours ressenti cette sérénité dans le cardinal Prevost, que j'ai connu au début de mon service en tant que secrétaire d'État pour un dossier épineux concernant l'Église au Pérou, où il était évêque du diocèse de Chiclayo. J'ai ensuite eu l'occasion de collaborer directement avec lui au cours de ces deux dernières années, après que le pape François l'a appelé à Rome et l'a chargé du Dicastère pour les évêques".
Le cardinal Parolin apporte quelques précieuses précisions sur ce qui a pu être déterminant dans le choix de ce nouveau pape, notamment par son expérience et sa personnalité. "C'est un religieux, appartenant à l'Ordre de Saint Augustin, et un pasteur, qui a dirigé le diocèse péruvien de Chiclayo pendant une vingtaine d'années. Il me semble donc qu'il jouit d'une grande capacité de gouvernance, en tant que chef d'abord de sa famille religieuse, puis d'une partie du peuple de Dieu", rappelant également son action à la présidence du Dicastère pour les évêques, l'un des dicastères les plus "délicats" du Saint-Siège. Et puis il reconnaît que la "géographie" pourrait également être un autre élément qui a attiré l'attention des électeurs. Né aux États-Unis, il a vécu longtemps en Italie, tout en ayant l'expérience de la planète qu'il a parcourue en tant que Prieur général de l'Ordre des Augustins et ensuite, en particulier, de l'Amérique latine. "On peut dire, en quelque sorte, qu'aucune culture ne lui est totalement étrangère". Enfin l’éminence italienne confirme ce que les pèlerins ont déjà vu à travers le bon sourire de Léon XIV lors de sa toute première apparition, "la douceur et la sérénité, qui ont été immédiatement relevées comme des caractéristiques de sa personnalité (...), l'aideront à construire des ponts", se réjouit-il ainsi pour conclure.
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