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Pèlerinage de Chartres : 19.000 inscrits, nouveau record, et le souci d’unité

Pielgrzymka do Chartres - najliczniejsza w Europie
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Mathilde de Robien - publié le 15/05/25
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19.000 pèlerins marcheront vers Chartres lors du traditionnel pèlerinage de Pentecôte organisé par Notre-Dame de Chrétienté. Un record. Et une vitalité qui réjouit la Conférence des Evêques de France (CEF), à l’instar des autres propositions de pèlerinages, mais qui suscite aussi une certaine vigilance de leur part, notamment dans l'application du Motu proprio "Traditionis Custodes".

Les places ont été prises d'assaut. En l’espace de cinq jours, 19.000 personnes se sont inscrites à la 43e édition du pèlerinage de Chartres qui aura lieu les 7, 8 et 9 juin prochains. Un record de participation. Cela représente une hausse de fréquentation de 13% par an sur les trois dernières années, et de 8% en moyenne sur les dix dernières années. Les pèlerins sont jeunes, très jeunes, puisqu'ils sont âgés d’une vingtaine d’années. En réponse à ceux qui n'ont pas pu s'inscrire, Notre-Dame de Chrétienté a créé cette année un "chapitre Saint Patient", une liste d’attente en cas de désistements, mais aussi l'assurance de pouvoir s'inscrire en avant-première au pèlerinage de 2026. Ils sont déjà plus de 1.000 à y figurer. Face à l’affluence de pèlerins, le pèlerinage se réorganise : de nouveaux lieux de bivouac ont été aménagés, et deux colonnes de marcheurs partiront en différé depuis l’église Saint-Sulpice.

"L’engouement que suscitent toutes les propositions de pèlerinages en France, et celles auprès des jeunes en particulier, est une joie pour l’Église, et un signe de sa vitalité", souligne la CEF auprès d’Aleteia. Néanmoins, la conférence des évêques demeure vigilante et a pris soin de rappeler dans un courrier envoyé à tous les évêques début mai certaines dispositions, fondées notamment sur la lettre apostolique Traditionis Custodes (2021).

L’utilisation du rite tridentin

Le pèlerinage de Notre-Dame de Chrétienté utilise un rite liturgique romain dit "de Saint Pie V", du nom du Pape qui en a fixé la forme en 1570, ou "tridentin", du nom de la ville de Trente où fut publiée la bulle, dont la dernière codification date de 1962. La réforme de Paul VI a abouti en 1969 à la forme des messes qui sont célébrées aujourd’hui dans la plupart des paroisses. Les célébrations selon le rite tridentin sont soumises à l’accord de chaque évêque sur son diocèse. Ainsi, la CEF a récemment souligné que conformément au décret sur la charge pastorale des évêques dans l’Église, Christus Dominus (1965), l’évêque, en tant que "modérateur, promoteur et gardien de toute la vie liturgique", a autorité dans son diocèse pour réglementer les célébrations liturgiques et autoriser, ou non, l’utilisation du Missel romain de 1962.

En ce qui concerne la célébration des sacrements, et notamment le sacrement de pénitence, le Motu proprio Traditionis Custodes n’autorise pas la célébration des sacrements avec les rituels d’avant la réforme liturgique du Concile Vatican II (sauf pour les paroisses personnelles érigées canoniquement), dans le souci de "rétablir dans toute l’Église de Rite Romain une prière unique et identique exprimant son unité". Dans le cadre du pèlerinage de Chartres, tous les prêtres sont donc censés célébrer le sacrement de pénitence selon le rituel réformé par Vatican II.

Autre point de crispation, l’impossibilité, pour les prêtres qui le souhaiteraient, de célébrer, lors du pèlerinage, la messe selon le Missel romain renouvelé par Vatican II. Un sujet dont le père Benoist de Sinety, curé de la paroisse Saint-Eubert de Lille, s’était fait l’écho en 2023 : "Alors que le pape Benoît XVI venait d’ouvrir généreusement la possibilité de célébrer le rite romain dans la forme extraordinaire à tous ceux qui le désiraient, il était impossible de le célébrer dans la forme ordinaire durant les trois jours du Pèlerinage de chrétienté", regrettait-il. Mais fidèle au caractère spécifique du pèlerinage qui s’inscrit dans le respect de la Tradition, Notre-Dame de Chrétienté reste sur sa position. "Notre pèlerinage est basé, entre autres, sur la connaissance et l'usage du rite tridentin - article 4 de notre charte depuis plus de 43 ans !", souligne Odile Téqui, une des responsables du pèlerinage. "Nous accompagnons très en amont tous les prêtres désireux de faire le pèlerinage en ce sens, ce qui permet de ne laisser personne à l'écart."

Un désir d'unité

En dépit des différences de rites, un désir d'unité et de communion demeure. "Selon le catéchisme de l’Église catholique, la communion dans l’Église se manifeste par la confession du même Credo, celui de Nicée dont nous célébrons cette année les 1.700 ans, par la reconnaissance de la même hiérarchie, et par la célébration des mêmes sacrements", confiait en ce sens le nouveau président de Notre-Dame de Chrétienté, Philippe Darantière, à nos confrères de Famille Chrétienne. Et pour vivre le pèlerinage dans cet esprit de communion, les organisateurs ont pris cette année différentes initiatives : une fois arrivés à Chartres, les pèlerins passeront en cette année jubilaire la porte sainte de la cathédrale de Chartres qui célèbre son millénaire. Puis, au début de la messe de clôture, l’association Notre-Dame de Chrétienté se consacrera au Sacré-Cœur de Jésus à l’occasion du 350e anniversaire des apparitions du Christ à sainte Marguerite-Marie Alacoque à Paray-le-Monial.

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