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Bétharram : François Bayrou confirme sous serment qu’il n’en savait rien

FRANCOIS-BAYROU-AFP

François Bayrou.

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La rédaction d'Aleteia - publié le 14/05/25
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François Bayrou, auditionné par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale ce 14 mai sur les modalités du contrôle par l'Etat et de la prévention des violences dans les établissements scolaires, a maintenu sous serment ne pas avoir disposé d’informations privilégiées sur des violences commises à Notre-Dame de Bétharram (Béarn), établissement privé sous contrat où ses enfants étaient scolarisés, dans les années 1990.

François Bayrou a maintenu sous serment ce mercredi 14 mai n'avoir "pas eu d'autre information" que "par la presse" lorsqu'il était ministre de l'Education nationale dans les années 1990 sur les violences psychologiques, physiques ou sexuelles commises au sein de l’établissement privé sous contrat Notre-Dame de Bétharram (Béarn). Au cours d'une très longue audition, il a d’abord jugé "très important" pour les victimes qu'il soit entendu par une commission d'enquête de l'Assemblée nationale. "Si ma présence comme cible politique a permis que ces faits apparaissent, ce 'Me too' de l'enfance, alors cela aura été utile", a-t-il affirmé.

"Je maintiens l'affirmation qui est la mienne. Je n'ai pas eu d'autres informations comme ministre de l'Éducation nationale" (1993-97) "et je n'ai bénéficié d'aucune information privilégiée", a répondu le Premier ministre lors d'un échange tendu avec le député Paul Vannier (LFI), co-rapporteur de la commission d’enquête, qu’il a accusé d'avoir "menti" et de "déformer la réalité". L'affaire touche intimement François Bayrou, ancien ministre et ancien député, qui a scolarisé plusieurs de ses enfants dans cet établissement catholique situé près de Pau, la ville dont il est resté maire, et où son épouse a enseigné le catéchisme. Une de ces filles a récemment assuré dans un livre avoir elle-même été victime d'un encadrant de Notre-Dame de Bétharram lors d'un camp de vacances.

"J'aurais préféré qu'on parle des victimes"

Paul Vannier a aussi voulu confronter François Bayrou au célèbre épisode de la gifle qu'il avait donnée à un jeune garçon qui avait essayé de lui faire les poches, lors d'un déplacement en 2002. L'élu insoumis a semblé s'interroger sur une culture d'acceptation de de la violence, alors que le Premier ministre a parlé d'une "tape de père de famille" qui n'est pas "du tout une claque violente". Au bout des près de cinq heures d'audition, François Bayrou s'est indigné : "Vous ne m'avez interrogé que sur moi, sur ma responsabilité, sur ce que j'avais fait ou pas fait, sur le soupçon d'être intervenu --soupçon insupportable-- dans l'affaire pour protéger des pédocriminels. Toute l'audition a tourné autour de ça [...] J'aurais préféré qu'on parle des victimes" mais "il s'agissait d'une chose, pardon de parler un peu trivialement, il s'agissait de me coincer pour m'obliger à démissionner".

Pour mémoire, le parquet de Pau mène l'enquête depuis un an sur environ 200 plaintes visant des faits présumés de violences et de viols dans l'établissement entre les années 1970 et 1990. Une commission d’enquête sur les modalités du contrôle par l’État et de la prévention des violences dans les établissements scolaires, publics et privés a donc été créée en février 2025 dans le sillage de l'affaire Bétharram. Le rapport de la commission doit être rendu en juin.

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