Il n’aura pas fallu 48 heures après l’élection du pape Léon XIV, le 8 mai, pour que les boutiques de souvenirs situées autour de la place Saint-Pierre débordent déjà de produits à l’effigie du nouveau souverain pontife. À peine la fumée blanche dissipée et le traditionnel Habemus Papam prononcé, que les imprimeurs et commerçants s'étaient déjà mis en branle. Mugs, cartes postales, tote bags, magnets et autres objets de piété ornés du nom ou du visage de Léon XIV ont envahi les étals avec une efficacité presque liturgique.
"On devrait être capable de proposer des souvenirs avec le nom ou le portrait du nouveau pape dans les deux ou trois jours suivant son élection", confiait dès le 6 mai à Aleteia un vendeur d’une boutique voisine de la basilique. Certains commerçants affirment d’ailleurs avoir reçu leurs premiers stocks à peine 24 heures après l’annonce officielle, témoignant d’une organisation rodée et d’une intuition marketing quasi prophétique.
Le Pape, une figure importante
Cette réactivité n’est pas le fruit du hasard mais bien le résultat d’une longue expérience mêlant flair commercial et logistique millimétrée. À chaque conclave, les vendeurs de la Via della Conciliazione et des rues alentour se tiennent prêts, comme des veilleurs discrets du sacré, armés non de cierges, mais de presses numériques et de bases de données graphiques prêtes à être ajustées à la dernière minute. Un phénomène qui dit d’ailleurs beaucoup de la manière dont la figure du Pape, au-delà de sa dimension spirituelle, s’inscrit dans une économie symbolique très concrète, entre foi populaire, tourisme de masse et marketing religieux.
