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“Moderne”, vous avez dit “moderne” ?

Pope Leo XIV during his audience with media representatives at the Paul VI Hall in the Vatican, on May 12, 2025.
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Jean-Étienne Rime - publié le 12/05/25
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Une Église moderne doit-elle "s’adapter" en adaptant le contenu de sa foi ? Non pas, enseigne le nouveau pape Léon XIV. De ses premiers mots, a retenu notre chroniqueur Jean-Étienne Rime, la mission de l’Église est d’annoncer "l'arche du salut qui navigue sur les flots de l'histoire".

"L’Église doit être moderne, il faut moderniser l’Église." On entend ce genre de propos régulièrement et c’est presque un leitmotiv de tous ceux qui, croyants ou non, souhaiteraient une Église au diapason de la société. Est-ce que l’Église doit être "moderne", elle qui est intemporelle ? Comme le dit l’écriture, "Je suis l'alpha et l'oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout-Puissant" (Ap 1, 8).

S’adapter à quoi ?

Examinons cependant ce que veut dire moderne avec cette première définition : "Qui s'adapte pleinement aux innovations de son époque, qui est de son temps : Avoir des idées modernes." Pour l’Église, s’adapter voudrait dire que les idées de notre époque auraient une influence sur la façon de croire, de prier, de pratiquer. S’adapter nécessiterait que l’on fasse des concessions doctrinales, or l’Évangile est un, la Parole du Christ est une et l’on ne peut l’interpréter au gré des tendances sociales. L’exemple de la future loi sur l’euthanasie est significatif : suivre une grande partie de la société au gré des lieux et des opinions n’est résolument pas possible.

Si notre nouveau pape, Léon XIV a pris comme devise : In Illo uno unum – "En Celui qui est Un, nous sommes Un", cela a un sens. Quel merveilleux message en ces temps de changement, un Dieu, une Église, une union entre tous, au-delà des continents, au-delà des cultures et quelles que soient les liturgies et les différentes spiritualités !

S’adapter ou se mettre à l’écoute ?

Être "moderne" signifie alors qu’il est essentiel d’écouter ce qui se passe dans le monde, comprendre les tendances, les aspirations, les modes de consommation, les tensions pour non s’adapter mais se mettre à l’écoute de tous, créer des ponts vers le Christ et annoncer sans relâche ce qui est intemporel : la parole de Dieu. Le pape Léon l’a bien précisé dans son homélie devant les cardinaux dans la chapelle Sixtine, ce samedi 10 mai : la primauté du salut est pierre angulaire de notre foi, "l'arche du salut qui navigue sur les flots de l'histoire, phare qui éclaire les nuits du monde. Et cela, non pas tant grâce à la magnificence de ses structures ou à la grandeur de ses constructions — comme les édifices dans lesquels nous nous trouvons —, mais à travers la sainteté de ses membres, de ce “peuple que Dieu s'est acquis pour proclamer les œuvres admirables de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière” (1 P 2, 9)".

A contrario, rejeter ce qui est moderne et s’enfermer dans une nostalgie serait mortel. Reprenons une autre définition du mot moderne : "Qui bénéficie des progrès les plus récents." Il ne s’agit pas de s’inclure bêtement dans telle ou telle tendance, mais de prendre en compte les progrès utiles à tous et servant l’humanité. Comprendre l’opinion et engager un dialogue productif valorise ce qui est bon et bien. Le croyant moderne met le doigt sur ce qui est contraire à l’œuvre du Salut et oriente vers le bien, c’est une démarche évangélisatrice.

Là encore, Léon XIV a frappé le monde avec ce nom que personne n’imaginait et qui est significatif des temps actuels. Il donne le ton. Son prédécesseur Léon XIII s’était trouvé face à une révolution industrielle et il a abordé la question sociale de l’époque. Le nouveau pape est confronté, lui, à une vraie révolution technologique : il souhaite "répondre à une autre révolution industrielle et aux développements de l’intelligence artificielle, qui posent de nouveaux défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail", a-t-il déclaré.

Résolument actuel

Écouter et évangéliser, voilà le défi que nous lance ce pape si nouveau et déjà si familier au monde, tant ses premiers propos ont touché les cœurs et les âmes. Il nous engage à nous investir dans notre mission d’apôtres, dès maintenant.

Être moderne aujourd’hui, c’est être ringard demain. Les modes passent, la Parole de Dieu demeure. Parlons le langage d’aujourd’hui pour annoncer l’Évangile de toujours, c’est notre façon d’être moderne avec cette autre définition : "Se dit de l'état d'une langue dans son usage actuel, par opposition à vieilli, ancien." L’Évangile dans ce sens est résolument actuel, moderne et vivant.

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