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Conclave : et les cardinaux se mirent à parler juste après

CARDINAUX-SAINT-PIERRE
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Plusieurs cardinaux ont pris la parole à l’issue du conclave pour décrire l’atmosphère dans la chapelle Sixtine lors de ce processus unique au monde. Certains ont même glissé des explications sur les critères retenus – ou pas – pour élire le prochain pape.

PAPE LÉON XIV

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Les cardinaux participants au conclave ont juré de garder le secret, sous peine d'excommunication s'ils révèlent ce qui s’y passe. Un serment respecté qui n’empêche pas certains prélats de raconter, au lendemain de l’élection du pape Léon XIV, l’atmosphère de cet événement unique vécu dans la chapelle Sixtine. Une ambiance particulière qui a mené à l’élection en quatre scrutins du cardinal Robert Francis Prevost sur le trône de Saint-Pierre. "Le conclave s’est déroulé dans une grande harmonie. La réalité est toujours différente de ce que les films nous montrent", a réagi le cardinal allemand Ludwig Müller. "Dieu a miséricordieusement utilisé la conscience et la compétence du Sacré Collège des Cardinaux de l’Église Romaine pour élire le successeur de Pierre." "Ce conclave était très paisible. C’est une très belle expérience. Ce rite est très beau", a confié pour sa part le cardinal Jean Paul Vesco, archevêque d’Alger. "On pense généralement les conclaves avec des réflexes d’analyse politique. Mais ce n’est pas de la politique. J’en suis désormais convaincu."

Au moment où le cardinal Prevost a obtenu au moins les deux tiers des votes, "un score magistral" glisse encore l’archevêque, "il y avait une joie manifeste, une énorme émotion. Il n’y avait pas d’arrière-pensée mais seulement une joie profonde chez tous les cardinaux." "Jamais de ma vie, je [n’aurais] pensé vivre une expérience comme cela", a abondé le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec, lors d’un point presse le 9 mai. "J’ai trouvé ça très très émouvant, et on sent aussi que cet homme, qui est d’apparence peut être un peu plus timide que d’autres, mais en même temps très en possession de ses moyens, est ressorti avec une joie, avec une prise de parole que vous avez entendue sur la place Saint-Pierre."

Un conclave très rapide

Certains observateurs prédisaient un conclave long, compliqué, du fait que la majorité des cardinaux électeurs ne se connaissaient pas. C’est finalement l’inverse qui s’est passé. "C’est étonnant. Cela s’est fait très rapidement. Cela aurait même pu se terminer plus tôt", poursuit le cardinal Vesco. "Il a été plus rapide que vous ne pouvez l’imaginer ! Je n’en doutais pas mais c’est vrai que le Saint-Esprit a été à l’œuvre." "C’est arrivé très vite", a également confirmé le cardinal français Pierre, ambassadeur du Saint-Siège aux États-Unis, lors d’une conférence de presse des cardinaux américains à la tribune du Collège nord-américain à Rome le 9 mai. Le Français a alors renversé l’aphorisme du poète Charles Péguy selon lequel "tout commence en mystique et tout finit en politique". "Dans le conclave, j’ai fait l’expérience que tout a commencé en politique et fini en mystique. C’est ce que nous avons vécu."

L’Esprit saint guide les cardinaux dans leur vote. Mais d’autres critères comme la nationalité américaine ont-ils pu jouer ? "L’impact de son identité américaine était presque négligeable dans les délibérations, […] ce n’était pas du tout une question clé dans ce conclave", a assuré le cardinal américain Wilton Gregory, lors de cette même conférence. "Je n’ai pas senti que le conclave était une continuation des élections politiques américaines." "Je ne vois pas de recherche de ‘contrepoids’ dans cette élection", a également affirmé le cardinal Dolan, interrogé sur la possibilité que son passeport américain puisse peser face à Donald Trump sur la scène internationale.

On ne fait pas le choix en fonction du passeport.

"On n’a pas choisi d’élire un pape d’un continent ou l’autre [...], mais celui qui peut être le pasteur pour l’Église d’aujourd’hui", assure encore le cardinal Lacroix. La préoccupation des cardinaux était "de trouver qui parmi nous pouvait nous rassembler" et diffuser la foi dans le monde, poursuit le cardinal Wilton Gregory. "On ne fait pas le choix en fonction du passeport. Je l’ai dit avant le conclave, nous avons souvent un regard eurocentré sur l’Église catholique", a réaffirmé quant à lui le cardinal Bustillo, archevêque d’Ajaccio. "Nous avons eu un pape argentin, maintenant un pape d’Amérique du Nord, donc nous avons, si j’ose dire, décentré un peu le pouvoir de l’Église catholique, nous avons élargi l’horizon. Nous sommes très contents de savoir que ce pape venant d’ailleurs, de loin, va pouvoir apporter une originalité, de la fraîcheur dans l’Église catholique."

À quel moment l’élection s’est-elle jouée ? Les sept électeurs américains ont indiqué que, contrairement au conclave de 2013 où Jorge Mario Bergoglio avait fait une intervention déterminante lors des congrégations générales, le schéma ne s’était pas reproduit avec le cardinal Prevost. "Ce qui était important n’est pas tant ce qu’il a dit que la façon dont il a parlé", a souligné le cardinal McElroy. "Beaucoup de dialogues se passent à la pause-café, aux repas, dans des petits groupes", a confié quant à lui le cardinal Gregory. Tous étaient unanimes pour assurer que Léon XIV avait bénéficié d’un "grand mouvement" d’unité.

Comment Léon XIV a-t-il réagi au moment de son élection ? Le cardinal Joseph William Tobin, archevêque de Newark, connaît Léon XIV depuis trente ans. Il a raconté avoir jeté un coup d’œil sur lui lors des scrutins où son nom prenait sensiblement de l’ampleur. "Il tenait sa tête entre ses mains […] et je le regardais parce que j’avais du mal à concevoir ce que vit un être humain confronté à [une telle élection]. Mais quand il a accepté, c’est comme s’il avait toujours été fait pour cela", s’est-il souvenu, y voyant la grâce de Dieu. Et Mgr Vesco de conclure : "On a eu le pape qu’il fallait, un homme simple, modeste, paisible, avec un vrai profil de pape."

Revivez en images l'élection de Léon XIV :

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