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Un Augustinien, qu’est-ce donc ?

AUGUSTINE;

Saint Augustin d'Hippone.

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Valdemar de Vaux - publié le 09/05/25
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"Je suis un augustinien", a expliqué le pape Léon XIV dans sa première allocution, à la loggia de la basilique Saint-Pierre, le 8 mai 2025. Qu’a-t-il voulu dire par ce terme qui le situe comme disciple de saint Augustin, grand théologien du Ve siècle et auteur d’une règle religieuse sous laquelle Robert Francis Prevost a vécu.

PAPE LÉON XIV

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"Avec vous je suis chrétien, pour vous je suis évêque." Cet apophtegme de saint Augustin, évêque d’Hippone et grand théologien mort en 430, le nouveau pape Léon XIV l’a repris dès son apparition à la loggia de la basilique Saint-Pierre ce 8 mai 2025. Il s’adressait ainsi au peuple de Rome, ses premiers fidèles puisqu’il est aussi l’évêque de la Ville éternelle : "En ce sens, nous pouvons tous marcher ensemble vers cette patrie que Dieu nous a préparée." Au-delà du message envoyé, celui du souci d’être un pasteur qui est d’abord un baptisé capable de vivre au milieu de son troupeau, le 267e successeur de saint Pierre manifeste ainsi la spiritualité qui l’informe, au sens propre du terme.

Un ordre qui existe depuis 800 ans

"Je suis un augustinien", a bien dit le cardinal Prevost dans sa première allocution comme pontife. Même s’il est désormais le Pape de tous, il puise dans cette spiritualité ses racines. Après un pape jésuite, François, les cardinaux ont effectivement choisi un autre religieux, de l’ordre de Saint-Augustin. Fondé en 1243 par le pape Innocent IV, cet ordre mendiant, comme les Dominicains et les Franciscains, suit la règle de saint Augustin. Un texte qui est en fait issu d’une lettre envoyée par l’auteur des Confessions à une communauté de consacrées à la mort de leur supérieure, la sœur d’Augustin, Perpétue. Les Augustins, qui portent l’habit noir, sont ainsi le plus souvent installés en ville et mènent une vie communautaire à la fois contemplative et apostolique.

La famille augustinienne ne se réduit cependant pas à l’ordre de Saint-Augustin, qui n’est d’ailleurs pas présent en France. La règle du docteur de la grâce a aussi été adoptée par d’autres religieux et religieuses : les chanoines réguliers, quelle que soit leur obédience (Prémontrés, Mère de Dieu…), les Dominicains, les hospitaliers de saint Jean de Dieu, les Assomptionnistes (ou Augustins de l’Assomption), les Trinitaires… Robert Francis Prevost, quant à lui, est entré dans l’ordre de Saint-Augustin en 1977, à l’âge de 22 ans, après avoir été dans un de leur petit séminaire. Ordonné prêtre en 1982, il a rapidement été envoyé comme missionnaire au Pérou, dès 1984, et y restera, avec quelques interruptions, jusqu’à devenir Prieur général de son ordre, en résidence à Rome, en 2001. Une fonction qu’il a occupée pendant deux mandats de six ans et qui lui a fait pénétrer plus avant les charismes de sa famille spirituelle : pauvreté, mission, vie communautaire sans être cénobitique.

La mention de son ordre a d’ailleurs réjoui les augustiniens. À l’église Sant’Agostino in Campo Marzio, où est enterrée sainte Monique et où vivent des religieux, frère Cristiano assure à propos du cardinal Prevost "qu’avoir souligné sa provenance, sa formation, cela nous a touché le cœur, c’est un signe pour notre ordre". Il voit un autre signe dans le choix du nom Léon, en référence à Léon XIII qui a relancé l’ordre du XIIIe siècle en 1881 après une période de déclin. Et qui a canonisé sainte Rita, patronne des "causes désespérées" et assurément religieuse augustinienne la plus connue.

La fidélité à Saint Augustin

S’il se définit comme disciple de saint Augustin, c’est aussi par fidélité aux enseignements de celui qui est considéré comme l’un des premiers Pères de l’Église. Un converti qui a marqué l’histoire de la chrétienté et même de la littérature, auteur de La Cité de Dieu, réflexion sur l’effondrement de l’Empire romain et appel à ne pas confondre la Jérusalem terrestre, c’est-à-dire la société humaine qui ne sera jamais parfaite, et la Jérusalem céleste, celle de la vie en Dieu contemplée dans l’Apocalypse de saint Jean dans une vision qui a été lue pour la première messe présidée par Léon XIV.

Le théologien, qui a formalisé la doctrine du péché originel et la nécessité de la grâce pour le salut de l’âme contre les théories pélagiennes, est peut-être surtout connu pour ses Confessions, magnifique méditation sur sa conversion et l’action de Dieu dans son cœur de pécheur. Un livre qui a sûrement marqué le parcours spirituel du nouveau pape comme de nombreux lecteurs ravis, en particulier, par la beauté de sa prière au Seigneur enfin rencontré :

Bien tard, je t’ai aimée,
ô beauté si ancienne
et si nouvelle, bien tard,
je t’ai aimée !

Et voici que tu étais au-dedans,
et moi au-dehors,
et c’est là que je te cherchais,
et sur la grâce de ces choses
que tu as faites,
pauvre disgracié,
je me ruais !

Tu étais avec moi
et je n’étais pas avec toi ;
elles me retenaient loin de toi,
ces choses qui pourtant,
si elles n’existaient pas en toi,
n’existeraient pas !

Tu as appelé, tu as crié
et tu as brisé ma surdité ;
tu as brillé, tu as resplendi
et tu as dissipé ma cécité ;
tu as embaumé, j’ai respiré
et haletant j’aspire à toi ;
j’ai goûté, et j’ai faim et j’ai soif ;
tu m’as touché
et je me suis enflammé
pour ta paix.

Revivez en images l'élection historique de Léon XIV :

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