L’agenda déjà très chargé du pape Léon XIV

Au lendemain de son élection, le pape Léon XIV doit célébrer ce vendredi 9 mai la messe de clôture du conclave à 11h avec les cardinaux électeurs dans la Chapelle Sixtine. La date d’une autre célébration devrait être rapidement choisie : celle de la messe d’intronisation, sur la place Saint-Pierre. Traditionnellement placée le dimanche qui suit l’élection, elle avait toutefois été célébrée six jours après, le mardi 19 mars 2013, pour le pape François, en la solennité de saint Joseph. Dans le cas du pape Léon XIV, cette messe pourrait être décalée au dimanche 18 mai, car cette célébration solennelle nécessite une certaine organisation. Le Pape pourrait aussi choisir de célébrer cette messe la semaine prochaine, le mardi 13 mai en la fête de Notre-Dame de Fatima.

Dans les toutes premières semaines du pontificat, le Pape devra aussi aller prendre "possession de la Chaire de l’Évêque de Rome" lors d’une messe en la basilique Saint-Jean-de-Latran. À noter que, dès le dimanche 11 mai, le Pape pourrait apparaître à la fenêtre du Palais apostolique du Vatican pour réciter la prière du Regina Cæli et adresser un message aux fidèles réunis place Saint-Pierre. Par ailleurs, les audiences générales du mercredi place Saint-Pierre devraient reprendre dès le 14 ou le 21 mai.

Le nouvel évêque de Rome devrait réserver sa première audience à tous les cardinaux, électeurs et non électeurs. En 2013, François les avait reçus au lendemain de la messe de clôture du conclave, dans la salle Clémentine du Vatican. La tradition veut aussi que le pape accorde une audience à tous les journalistes qui ont couvert le conclave. Le pape François leur avait donné rendez-vous dans la grande salle Paul VI trois jours après son élection.

Le nouveau pape devra assurer deux autres audiences importantes dans les jours qui suivent son élection. L’une auprès des représentants des Églises et des différentes religions. L’autre auprès du corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège. 184 États entretiennent des relations diplomatiques avec le Saint-Siège.

Le Pape va devoir reprendre le flambeau de François qui avait donné rendez-vous à Rome à des milliers de catholiques pour le Jubilé 2025. Les 10 et 11 mai, Rome accueillera le jubilé des ensembles musicaux. Initialement, le Pape était censé rencontrer les pèlerins de chaque jubilé, à l’occasion d’une messe ou d’une audience. Mais en l’absence de Pape, le Vatican ne donne aucune indication sur la suite.

Puis viendra le tour du jubilé des Églises orientales (12 au 14 mai), celui des confréries (16 au 18 mai), et celui des familles, des enfants, des grands-parents et des personnes âgées (30 mai – 1er juin). En juin, sept jubilés sont au programme, parmi lesquels celui du sport (14 – 15 juin), des gouvernants (20 au 22 juin), des séminaristes (23 au 24 juin), des prêtres (25 au 27 juin) ou des évêques (25 juin). En l’espace de quelques semaines, le nouveau pape pourra ainsi s’adresser à la diversité de l’Église catholique venue en pèlerinage passer les "Portes saintes" des basiliques romaines.

Cet été, le nouvel évêque de Rome retrouvera des centaines de milliers de pèlerins du 28 juillet au 3 août à l’occasion du jubilé des jeunes. Qualifié parfois de “mini Journées mondiales de la jeunesse”, cet événement est l’un des grands temps forts de l’“Année sainte” à Rome. C’est à cette occasion que le nouveau pape célébrera la canonisation du jeune italien Pier Giorgio Frassati. La canonisation de Carlo Acutis, reportée en raison de la mort du pape François, pourrait avoir lieu durant ce jubilé.

Le pape François avait dit vouloir se rendre en Turquie pour participer au 1.700e anniversaire du Concile de Nicée, aujourd’hui Iznik, ville proche d’Istanbul. Ce voyage, jamais officialisé par le Saint-Siège, devait se produire autour du 24 mai. Il semble que l’élection du pape soit néanmoins trop proche de l’événement pour pouvoir l’honorer. Le Pape pourrait cependant décider de s’y rendre plus tard dans l’année et débuter son pontificat sous le signe du dialogue avec les Églises chrétiennes et la recherche de l’unité.

Le “Synode sur la synodalité” – grande réflexion ouverte en 2021 pour rendre l’Église catholique plus inclusive, plus participative et moins cléricale -, s’est conclue en octobre dernier. Mais le chantier reste encore ouvert puisque le pape François avait institué dix groupes de travail chargés d’étudier certaines thématiques délicates – partage de la gouvernance, réforme des séminaires, accès des femmes au diaconat, etc.

Ces groupes doivent rendre leurs conclusions en juin. Le Pape pourrait alors donner ses orientations pour la suite des opérations. Et ce d’autant plus que, quelques semaines avant de mourir, le pontife argentin avait décidé de prolonger le processus synodal jusqu’en 2028. Léon XIV ne devrait donc pas mettre cet esprit de réforme de François sous le boisseau.

Durant son hospitalisation, le pape François avait annoncé la convocation par le pontife d’un consistoire dédié à deux causes de canonisation à une date encore indéterminée. Le nouveau pape aura donc à réunir les cardinaux présents à Rome pour confirmer les nouveaux saints - José Gregorio Hernández Cisneros (Venezuela) et Bartolo Longo (Italie). Il pourrait alors annoncer leurs dates de canonisation, potentiellement à l'automne.

"J’ai l’intention de préparer une lettre ou une exhortation apostolique dédiée aux enfants", avait annoncé François dix jours avant d’entrer à la polyclinique Gemelli de Rome, en février dernier. Léon XIV pourrait vouloir poursuivre le projet de son prédécesseur et s’adresser à la petite enfance et aux parents. En 2013, le pape François avait ainsi repris les travaux de Benoît XVI et publié quatre mois après son élection l’encyclique Lumen fidei.

Selon nos informations, le pape François avait aussi le projet de publier une exhortation apostolique sur les pauvres. Léon XIV pourrait là encore s’inscrire dans le sillage de son prédécesseur en reprenant à son compte son enseignement.

Un autre événement doit être célébré dans l’Église catholique le 8 décembre prochain : les soixante ans de la clôture de Vatican II. Les réflexions autour du déploiement du Concile ont été abordées lors des congrégations générales. La fin de l’année 2025 s’annonce également chargée pour le successeur de François. Les jubilés thématiques vont se poursuivre, à raison de trois en septembre, en octobre et en novembre, et d’un en décembre : le jubilé des détenus.

Le Pape fermera la “Porte sainte” de la basilique Saint-Pierre de Rome le 6 janvier 2026. Cette célébration marquera la fin de l’Année Sainte. Le prochain Jubilé de l’Église catholique aura lieu en 2033, année qui célébrera pour les chrétiens les 2000 ans de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. Ce pourrait être un cap symbolique pour le pontife, comme Jean Paul II avait fait du passage à l'An 2000 un axe fort de son pontificat.