PAPE LÉON XIV
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Plus que toute autre, la première phrase du pape donne le ton d’un pontificat. Après le « N’ayez pas peur ! » du pape Jean Paul II en 1978 ou « l’humble serviteur à la vigne du Seigneur » de Benoît XVI en 2005, le cardinal Robert Francis Prevost a choisi de s’adresser à la foule massée place Saint-Pierre avec les mots du Christ au jour de sa résurrection : « Que la paix soit avec vous tous ! » (cf. Jn 20, 19)
Léon XIV, puisque tel est le nom que le nouveau pape s’est choisi, est apparu à la loggia de la basilique Saint-Pierre une heure environ après que la fumée blanche s’est élevée dans le ciel de Rome. Avec les mots de Jésus apparaissant à ses disciples au Cénacle, le prêtre augustinien a placé son ministère pétrinien sous le signe de la paix, expliquant : « Tel est le premier salut du Christ ressuscité, le Bon Pasteur qui a donné sa vie pour le troupeau de Dieu. »
L’appel à une paix “désarmée” et “désarmante”
Regardant les fidèles, le religieux de 69 ans a continué : « Moi aussi j’aimerais que ce premier salut de paix puisse habiter vos cœurs, habiter vos familles. » Conscient que le rôle du successeur de Pierre dépasse son titre d’évêque de Rome et même de Pasteur des catholiques du monde, Léon XIV a poursuivi : « Je m’adresse à toutes les personnes, où qu’elles soient, je m’adresse à tous les peuples, à la terre entière : que la paix soit avec vous ! » suscitant les applaudissements nourris des Romains venus en nombre acclamer le pape. Une paix « désarmée » et « désarmante » a-t-il ajouté.
Dans son allocution, qui a duré environ huit minutes, Léon XIV a aussi honoré son prédécesseur François. D’une part en rappelant sa dernière bénédiction à ce même balcon le 21 avril dernier, pour le dimanche de Pâques : « Nous gardons encore dans nos oreilles la voix faible mais courageuse du pape François qui bénissait Rome. » D’autre part en utilisant des mots chers à l’Argentin à propos de la synodalité comme manière d’être de l’Église puisqu’il s’agit, d’après lui, de « marcher ensemble vers la patrie que Dieu nous a préparée ». Et d’être, a-t-il spécialement dit à « ses » fidèles du diocèse de Rome, une « Église missionnaire.
Voici une traduction de travail des paroles prononcées en italien par le pape Léon XIV lors de sa première apparition publique ce 8 mai 2025 à la Loggia de la basilique Saint-Pierre.
La paix soit avec vous tous.
Chers frères et sœurs,
C’est le premier salut du Christ ressuscité, le bon pasteur qui a donné sa vie pour le troupeau de Dieu. Moi aussi, je voudrais que ce salut de paix entre dans notre cœur, rejoigne vos familles.
À toutes les personnes, où qu’elles soient, à tous les peuples, à toute la terre : la paix soit avec vous.
C’est la paix du Christ ressuscité, une paix désarmée et une paix désarmante, humble et persévérante. Elle provient de Dieu, Dieu qui nous aime tous, inconditionnellement.
Nous gardons encore à l’oreille la voix faible mais toujours courageuse du pape François qui bénissait Rome – le pape qui bénissait Rome, qui donnait sa bénédiction au monde entier, au matin du jour du Pâques. Permettez-moi de faire suite à cette bénédiction.
Dieu nous aime, Dieu vous aime tous, et le mal ne l’emportera pas. Nous sommes tous dans les mains de Dieu.
C’est pourquoi, sans peur, unis, main dans la main avec Dieu et entre nous, allons de l'avant. Nous sommes les disciples du Christ, le Christ nous précède. Le monde a besoin de sa lumière, l’humanité a besoin de lui comme pont pour pouvoir être rejointe par Dieu et par son amour.
Aidez-nous, vous aussi, et les uns les autres, à construire des ponts par le dialogue, par la rencontre, en nous unissant tous pour être un seul peuple toujours en paix.
Merci au pape François.
Je veux remercier aussi tous les confrères cardinaux qui m’ont choisi pour être successeur de Pierre et marcher avec vous comme Église unie, cherchant toujours la paix, la justice, cherchant toujours à travailler comme hommes et femmes fidèles à Jésus-Christ, sans peur, pour proclamer l’Évangile, pour être missionnaires.
Je suis un fils de saint Augustin – un augustinien – qui a dit : “Avec vous je suis chrétien, et pour vous évêque”. En ce sens, nous pouvons tous marcher ensemble vers cette patrie que Dieu nous a préparée.
À l’Église de Rome un salut spécial. Nous devons chercher ensemble comment être une Église missionnaire, une Église qui construit des ponts, le dialogue, [une Église] toujours ouverte à recevoir, comme cette place aux bras ouverts à tous, tous ceux qui ont besoin de notre charité, de notre présence, du dialogue et de l’amour.
Et si vous me le permettez, aussi une parole, un salut à tous et d’une façon particulière à mon cher diocèse de Chiclayo au Pérou, où un peuple fier a accompagné son évêque, a partagé sa foi, et a donné tellement, tellement, pour rester une Église fidèle à Jésus-Christ.
À vous tous frères et sœurs de Rome, d’Italie, du monde entier, nous voulons être une Église synodale, une Église qui marche, une Église qui cherche toujours la paix, qui cherche toujours la charité, qui cherche à être proche de ceux qui souffrent.
Aujourd’hui, au jour de la Supplique à la Vierge de Pompéi, notre mère Marie veut toujours marcher avec nous, être proche de nous, nous aider par son intercession et son amour. Je voudrais prier avec vous, prions ensemble pour cette nouvelle mission, pour toute l’Église, pour la paix dans le monde. Et demandons cette grâce spéciale de Marie, notre mère.
Ave Maria…