PAPE LÉON XIV
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C'est une petite, toute petite, minuscule pièce. Pourtant, c'est entre ces murs étroits que le prochain pasteur de l'Église catholique viendra humblement demander à Dieu la force et la sagesse nécessaires afin de conduire son troupeau. La "chambre des larmes", Camera Lacrimatoria, est la première pièce dans laquelle le Pape entrera après avoir été élu par ses pairs, qui deviennent désormais ses brebis.
Attenante à la chapelle Sixtine dans laquelle les cardinaux se seront réunis en conclave, plus précisément à gauche de l'autel, la chambre des larmes ne mesure pas plus de neuf mètres carrés. Le nouveau Pape y entrera juste après avoir accepté son élection devant les autres cardinaux. Il y prendra alors un moment pour se recueillir. Là, devant le poids de la responsabilité qui lui incombe, il est de tradition de dire que le nouveau souverain pontife verse quelques larmes, d'où le nom attribué à la pièce. Après avoir prié vient le moment solennel de l'habillement. L'élu quittera son habit rouge pour le blanc pontifical et reviendra brièvement dans la chapelle Sixtine pour y recevoir le serment de fidélité des cardinaux, avant de rendre au-devant des fidèles amassés et tenus en haleine place Saint-Pierre.
Le pape François dans la chambre des larmes
Le jour de son élection, le cardinal Bergoglio priait le chapelet. Persuadé qu'il allait repartir pour Buenos Aires, il était venu avec une petite valise. "J'avais laissé mon homélie prête sur mon bureau et je suis venu ici avec ce qui était nécessaire pour plusieurs jours, même si je pensais qu'il pouvait s'agir d'un conclave très bref", avait raconté François dans un entretien télévisé avec la chaîne mexicaine Televisa en 2015. Le 13 mars 2013, le camerlingue prononce pour la 77e fois " Eminentissimo Bergoglio" : le cardinal argentin vient d'obtenir la majorité nécessaire. Après la totalité du dépouillement, le cardinal Re lui a posé la question habituelle : Acceptasne electionem de te canonice factam in Summum Pontificem ?, "Acceptes-tu ton élection canonique comme Souverain Pontife ?". "Accepto", a répondu Jorge Bergoglio.
Après avoir choisi son nom, le pape François est entré dans la chambre des larmes pour y enfiler sa soutane blanche et sa calotte. Il y a refusé plusieurs éléments de l'habit pontifical. "Je portais au doigt l'anneau cardinalice que j'ai enlevé ; mais je l'ai remplacé par mon anneau épiscopal que j'avais dans ma poche. Ils ont voulu m'en donner un autre : non, non, je garde celui-là, merci", raconte le pape François dans son autobiographie Espère. Même traitement pour la "belle croix en or" : François la refuse et lui préfère sa croix pectorale en argent qu'il porte "depuis vingt ans". Et les fameuses mules rouges ? "Non, les miennes sont orthopédiques : j'ai un peu les pieds plats", objecta le souverain pontife. De même, poursuit-il, "je n'ai pas voulu de la mosette de velours ni du surplis en lin… Ce n'était pas pour moi".