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Quoiqu’en pensent les commentateurs, du conclave sortira l’unité de l’Église

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Gaël Brustier - publié le 06/05/25
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Le politologue Gaël Brustier déplore l’interprétation très libre, pour ne pas dire délibérément ignorante des enseignements des papes, par les commentateurs français. Les Français, dit-il, projettent leurs caprices sur ce que doit être et penser le successeur de Pierre.

PAPE LÉON XIV

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L’arrivée de la télévision a rendu les conclaves et les nouveaux papes de plus en plus médiatiques. L’arrivée des réseaux sociaux et de l’intelligence artificielle, des chaînes d’infos en continu et d’un monde journalistique piètrement informé (et qui ne désire pas l’être) a fait des deux derniers conclaves des objets détournés par la société médiatique mais nullement altérés dans leur vocation. Le prochain successeur de Pierre aura la mission de tout pape depuis les origines, et aura la mission de maintenir l’unité de l’Église et du peuple de Dieu.

Vaines médisances

Les extrapolations sur le nom du cardinal élu avant le conclave n’ont que peu d’intérêt et les médisances post-fumée blanche qui ne manqueront pas de naître resteront vaines : rappelons que Benoît XVI fut renvoyé au faux surnom de "Panzer-pape", surnom dont l’amabilité devait surtout à une germanophobie rampante de milieux de commentateurs trop peu au fait de l’œuvre théologique de Josef Ratzinger, pour pouvoir se soustraire à la méchanceté d’une vulgaire cabale. Rappelons que François, en dépit de l’évidence et des faits, subit une odieuse campagne diffamatoire sur son supposé rôle sous la dictature de Videla.

"Les langues du faubourg Saint-Germain ont tué plus de généraux que les canons autrichiens" disait Napoléon Ier. Paris n’a donc pas changé mais les papes sont plus solides de ce point de vue que les généraux de Bonaparte.

Ignorance délibérée

Le parcours de chaque pape, son expérience, son appartenance à telle ou telle partie du monde expliquent bien évidemment son pontificat. Ce qui a été spectaculairement manifeste au cours du dernier pontificat, c’est que sa réception (en France au moins) a été prise d’un grand élan de liberté, confinant parfois à l’ignorance délibérée de son sens véritable. Laudato Si’ ou la synodalité ont parfois été détournés par ceux qui en en favorisant une lecture biaisée, s’inventaient une histoire un peu "ras des pâquerettes" et plus rentable personnellement qu’évangélisatrice. Un prêtre français avait bien résumé la chose en expliquant que, parfois, le cléricalisme des laïcs était le plus pénible pour l’Église.

Que dire de l’écologie, dont la signification dans Laudato si’ n’est pas l’installation de bacs à compost (ce qui peut être bien) mais la triple rupture de l’homme avec les autres, avec la nature et avec Dieu ? Cette mauvaise réception très française traduit notre difficulté permanente à nous déprendre des schémas stato-nationaux (surtout français), dont les clivages propres à l’Église de France, voire, plus grave, à la société française dans son ensemble.

Un peu de modestie

Avec François, l’évangélisation rencontrait les rythmes des "peuples", des différentes sociétés. Avec les Français, c’est le rythme de leur société capricieuse qui doit s’imposer au successeur de Pierre, donc au clergé, aux ordres monastiques et religieux. Que de leçons données par les fidèles français ! Est née dans notre pays, une théologie de la libération des beaux quartiers "de droite" et une théologie du peuple des quartiers gentrifiés. Une fois de plus, le manque de curiosité intellectuelle a avancé, appuyée sur le bras de la contemplation de soi. Le père jésuite argentin Juan Carlos Scannone, inspirateur de la véritable théologie du peuple, écrivait : "Dans la théologie argentine de la libération, l’analyse sociale marxiste n’est pas utilisée, mais plutôt une analyse historico-culturelle, non basée sur la lutte des classes comme un principe déterminant d’interprétation de la société et de l’histoire." Il faudrait, ici, que nous changions et fassions preuve d’une certaine réflexivité pour être un peu modestes.

Hormis silence et prière, nous n’avons pas d’influence sur le conclave. Ce n’est pas une élection totalement étrangère mais ce n’est pas une primaire en Ohio non plus : nous sommes concernés sans avoir de "champion". Le prochain successeur de Pierre aura son histoire, son point de vue, ses priorités mais nul doute qu’il œuvrera pour le plus grand bien de l’Église à la perpétuation de son unité.

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