PAPE LÉON XIV
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"Extra omnes !", "Dehors, tous !" : deux mots, un rituel séculaire, et le monde retient son souffle. Depuis déjà plusieurs jours, la frénésie règne au Vatican. Mais c'est à cet instant seulement, où le maître des célébrations liturgiques pontificales prononcera cette brève locution latine, que débutera le conclave tant attendu. Devant les portes de la chapelle Sixtine, où seront préalablement entrés les 133 cardinaux électeurs qui auront prêté serment, Mgr Diego Giovanni Ravelli invitera par ces mots fermes et solennels tous ceux qui ne sont pas électeurs (personnel administratif, assistants, garde suisse, évêques…) à sortir de la chapelle. Il s'approchera ensuite de la porte de la chapelle et en fermera les deux battants.
C’est à ce moment précis que le rideau se fermera, dans un sens comme dans l'autre : les cardinaux n'auront plus accès au monde extérieur, et le monde extérieur n'aura plus accès aux cardinaux ni à ce qui se déroule dans le secret de la chapelle Sixtine, jusqu’à ce qu’une fumée blanche signale le choix d’un nouveau pape. Plus qu’un simple ordre, la formule "extra omnes" incarne plutôt un signal sacré, le point de bascule entre l’avant et l’après : l'Église se préparer à trouver son futur chef, le successeur de Pierre, le "vicaire"du Christ. Et pour cela, elle doit se mettre à l'écoute de l'Esprit saint qui agit dans le silence, loin du bruit du monde et des injonctions humaines.
Le conclave, un combat spirituel
Le conclave est, finalement, une sorte de combat spirituel. Pour le mener, les cardinaux devront rester le plus possible loin des influences extérieures : c'est la raison pour laquelle, isolés du monde, ils ne pourront plus utiliser leurs téléphones portables pendant toute la durée du conclave, et n'auront le droit à aucune visite. Journaux, lectures profanes seront interdites, et tous seront tenus au secret sous peine d'excommunication, tant pendant le conclave qu'après. Alors que le conclave s’apprête à s’ouvrir, les caméras seront braquées sur la grande porte en bois de la chapelle Sixtine. Les micros capteront ce bref commandement en latin, et le monde comprendra : le moment est venu. Le destin de l’Église se joue désormais à huis clos.