PAPE LÉON XIV
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Enfin. Rome en a vécu des événements ces derniers jours. L’émouvante dernière bénédiction Urbi et Orbi du pape François le 20 avril, l’annonce de sa mort le lundi de Pâques, l’exposition de la dépouille de François en la basilique Saint-Pierre, les funérailles et désormais le conclave. Mais elle n’est pas la Ville Éternelle pour rien. Ici, sur la place Saint-Pierre, les êtres passent et la foi demeure. En cette veille de conclave, le soleil l’a finalement emporté sur les nuages orageux. Les groupes de pèlerins venus dans le cadre du jubilé de l’Espérance poursuivent leur déambulation, en alternance avec les touristes. On pourrait presque oublier l’étrange ballet fait de rouge, de noir et d’une nuée de micros et de caméras de ces derniers jours. L’entrée en conclave ce mercredi 7 mai met un terme à plus de deux semaines de congrégations générales, ces réunions à huis clos auxquelles ont assisté les cardinaux au Vatican dès le lendemain de la mort de François.
Les cardinaux arrivant au fil de l’eau, les congrégations générales – qui dure environ trois heures – ont progressivement pris en ampleur. Elles ont aussi permis aux cardinaux, électeurs et non-électeurs, de faire connaissance : François ayant nommé près de 80% des membres du Collège cardinalice actuel, nombre d’entre eux ne s’étaient jamais rencontrés. « Nous nous découvrons et prenons nos marques », confiait ainsi le cardinal Jean-Paul Vesco, archevêque d’Alger fin avril, soulignant la « bonne » atmosphère qui règne entre les cardinaux. Si les premières congrégations ont réglé les funérailles de François et les détails pratiques du conclave, elles ont rapidement permis de présenter les grands enjeux et défis pour l’Église. La parole y est libre mais avec un temps limité. Situation globale de l’Église, analyses spécifiques en fonction des régions mais aussi axes à intensifier pour l’avenir. Pour décrire ces réunions, l’archevêque utilise en souriant l'image d'"une mayonnaise qui prend. Peu spectaculaire au début, et puis cela monte. Je sais maintenant qu'elles ont rempli leur rôle".
La douzième et dernière congrégation générale s’est achevée ce mardi matin dans la salle du Synode. Parmi les dernières thématiques abordées on retrouve les guerres avec les témoignages directs de cardinaux originaires de ces régions touchées par les conflits, la famille, cellule essentielle et chemin vers la sainteté, la synodalité, l’évangélisation etc. Ces congrégations ont été aussi l’occasion pour les cardinaux d’échanger sur le profil. "L’Église a besoin d’un saint successeur qui puisse aider le monde à redécouvrir le Christ et promouvoir l’Évangile", expliquait il y a peu l’évêque de Stockholm, le cardinal suédois Anders Arborelius, pointant l’importance de "promouvoir la paix". Missionnaire, pasteur, défenseur de la paix… et de l’espérance.
Alors que les cardinaux ont désormais rejoint leur chambre dans la résidence Sainte-Marthe, le peuple de Dieu regarde et attend. « Nous avons tant besoin d’espérance aujourd’hui », glisse à Aleteia Laura, jeune italienne milanaise venue avec un groupe dans le cadre du Jubilé de l’espérance. « Notre prochain pape doit être un passeur d’espérance." Un peu plus loin, Francesca, 56 ans, est arrivée de Trévise il y a quelques jours pour participer au Jubilé également. « La vie peut être tellement dure et sombre », assure-t-elle volontiers. « Le Pape doit être là pour apporter à chacun la lumière du Christ. C’est ça que j’attends de lui, qu’il parle de Dieu et qu’il transmette au peuple de Dieu l’amour de Jésus. » Kie et Riaha déambulent à quelques mètres de là, joyeusement. Eux ne sont là ni pour le Jubilé ni pour le conclave mais pour découvrir cette ville qui les a tant fait rêver. « Mais nous sommes heureux d’être ici pour vivre ce moment historique », assurent d’une seule voix ce couple d’Américains venu tout droit de Nouvelle-Zélande. Ils espèrent que le prochain pape parle autant « à toute l’humanité » que François. « Nous espérons que le prochain pape ne nous oubliera pas même si nous sommes à des milliers de kilomètres. »
Une famille espagnole venue à Rome en vacances se réjouit d’y être pour vivre un tel événement. Se refusant catégoriquement à tout pari ou spéculation, le père, Damian, préfère parler du Saint-Esprit. « Nous sommes bien peu de chose et nous avons beau donner notre avis, le patron, celui dont le vote compte triple, c’est Lui ! » Un point de vue que partage son épouse qui renchérit : « Nous, nous n’avons qu’à prier ! C’est d’ailleurs pour ça qu’on est là ! ». Oui, décidément, place Saint-Pierre, le temps passe mais la foi demeure. Ardente et immuable, mâtinée d’espérance et de confiance.