Massacres de Pâques au Sri Lanka : les 167 catholiques tués inscrits au catalogue des Témoins de la foi

Les 167 fidèles catholiques qui avaient été tués lors des attentats de Pâques le 21 avril 2019 au Sri Lanka vont être intégrés au catalogue des "Témoins de la foi" du XXIe siècle, rapporte l'agence Fides. La nouvelle a été annoncée par Mgr Malcolm Ranjith à Colombo, capitale sri lankaise, au cours d'une veillée en mémoire des victimes. Se référant à la communication officielle reçue du Dicastère, l'archevêque a expliqué que ce choix "vise à honorer leur sacrifice motivé par la haine de la foi".

Le catalogue des "témoins de la foi" du XXIe siècle est un travail de la "Commission des nouveaux martyrs, témoins de la foi", mise en place par le pape François en vue du Jubilé 2025. Ce groupe de travail a été constitué au sein du dicastère pour les Causes des saints afin de dresser un catalogue de tous les martyrs qui ont versé leur sang pour confesser le Christ. "Aujourd’hui encore, où nous assistons à un changement d'époque, les chrétiens continuent à manifester, dans des contextes de grand risque, la vitalité du baptême qui nous unit", écrivait ainsi François dans une lettre publiée le 5 juillet 2023. "En effet, nombreux sont ceux qui, bien que conscients des dangers qu'ils encourent, manifestent leur foi ou participent à l'Eucharistie dominicale (...) Nous avons une grande dette envers eux et nous ne pouvons pas les oublier", poursuivait le Pape. Parmi les noms inscrits sur ce catalogue figurent par exemple ceux du père Hamel ou des 21 martyrs coptes.

Une série d’attaques terroristes avait frappé simultanément trois églises et trois hôtels au Sri Lanka, causant la mort de 279 personnes et 45 ressortissants étrangers. Ces attentats avaient été attribués à un groupe revendiquant son affiliation à l’État islamique. Loin de s'amenuiser avec le temps, la mémoire de ces attaques reste encore particulièrement vive et douloureuse pour les catholiques du Sri Lanka, qui continuent de dénoncer la lenteur de leur Justice. Le 13 janvier 2023, la Cour suprême sri-lankaise avait elle-même reconnu les négligences de l’ancien président Maithripala Sirisena ainsi que de quatre autres responsables politiques, une première dans ce pays. Il y a un an, le 21 avril 2024, Mgr Ranjith avait souhaité que les victimes de cette effusion de sang soient reconnues martyres de la foi. Il avait entamé le recueil de signatures pour demander le lancement d'une enquête diocésaine, première étape du processus de canonisation.