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Qu’est-ce que le sédévacantisme ?

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Valdemar de Vaux - publié le 05/05/25
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Entre la mort du Pape et l’élection de son successeur, l’Église est dite sede vacante, "le siège étant vacant" en latin. Une expression qui a donné le mot sédévacantisme, qui désigne un courant de fidèles catholiques estimant que les papes ne sont plus fidèles à la Tradition. Explications.

PAPE LÉON XIV

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L’affaire remonte à 1958, mais ressurgit à chaque vacance du siège apostolique. Une période désignée par l’expression latine sede vacante, "le siège étant vacant" littéralement. Entre la mort d’un pape et l’élection de son successeur, l'Église est comme en suspens, gérée, pour les affaires courantes, par le cardinal camerlingue, Mgr Kevin Farrell actuellement, et le Collège des cardinaux. Depuis la mort de Pie XII, en 1958, donc, un mot y est associé, désignant un courant bien précis du catholicisme, le sédévacantisme.

L’expression a été inventée par un théologien mexicain en 1971, Joaquin Saenz y Arriaga, qui estimait que le pape d’alors, Paul VI, n’était en fait pas le pape légitime, et que de pape légitime il n’y avait d’ailleurs plus depuis l’élection de Jean XXIII son prédécesseur. Son ouvrage, La Nouvelle Église montinienne, reprenant le nom de famille de Paul VI, Montini, affirme même que celui-ci est le fondateur d’une religion nouvelle. Comment une telle opinion s’est-elle forgée ? Perturbés par les innovations du concile Vatican II, aggiornamento initié par ce pontife, des catholiques ont développé une pensée qui est, de leur point de vue, ni hérétique ni schismatique, mais fidèle à la Tradition. Contrairement à l’Église telle qu’elle va et à ses papes.

Une forme d’inversion de l’infaillibilité pontificale

Ni hérétique, en effet, selon eux, parce qu’ils sont garants de la vraie foi transmise depuis les apôtres dans l’Église, jusqu’à la rupture de 1958, donc. Ni schismatique, toujours selon leur point de vue, car le sédévacantisme est au contraire plus papiste que le Pape. Au fond, il s’agit là d’une forme d’inversion de l’infaillibilité pontificale définie lors du concile Vatican I : puisque le Saint-Père ne peut pas se tromper, si c’est le cas c’est qu’il n’est pas vraiment le Pape, et que ses décisions sont entachées d’invalidité. Syllogisme apparemment sans défaut. Qui cache une difficulté à accepter avec obéissance les changements dans l’expression de la foi voulus par les pères conciliaires entre 1962 et 1965. Deux sujets en particulier sont à l’origine de la rupture : la liberté religieuse promue dans la déclaration Dignitatis humanae d’une part, la réforme liturgique et le nouvel Ordo missae d’autre part.

Bien qu’il soit difficile à évaluer, le nombre des fidèles sensibles aux idées sédévacantistes est seulement de l’ordre de quelques milliers. Des fidèles qui s’affirment catholiques et assistent à des offices célébrés par des prêtres excommuniés qui ne citent jamais le nom du Pape et, même, le plus souvent, des évêques puisqu’ils ont été nommés par celui dont ils ne reconnaissent pas la légitimité. Cela dit, le mouvement a connu un relatif regain durant le pontificat de François, dont certains gestes ou paroles ont semblé éloignés de la tradition ecclésiale. En 2019, Maxence Hecquard, philosophe sédévacantiste lui-même, publiait même La Crise de l’autorité dans l’Église. Les papes de Vatican II sont-ils légitimes ? (Éd. La nouvelle librairie).

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