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Que faire contre la christianophobie ?

Profanation de l'église Sainte-Madeleine à Angers, en avril 2023.

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Jean-Étienne Rime - publié le 05/05/25
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Devant la montée des actes de vandalisme antichrétiens, une bonne réponse est de faire découvrir leur patrimoine religieux aux habitants afin qu’ils se l’approprient. Au-delà des lieux, estime Jean-Etienne Rime, coordinateur de la Fraternité missionnaire des cités, les rencontres feront aimer les hommes.

Difficile en ce moment d’ouvrir un journal, d’écouter une radio, de regarder une télévision ou les réseaux sociaux sans entendre parler d’islamophobie ou d’antisémitisme. Les agressions à l’égard des chrétiens sont tout aussi nombreuses mais moins médiatisées, voire tues. Elles sont violentes et expriment la haine du chrétien, du catholique en particulier. Une réalité inquiétante : la christianophobie. Qu’en est-il ?

Tout d’abord il ne s'agit pas de dire "et nous et nous…" même si les minutes de silence à l’Assemblée nationale sont souvent réservées à d’autres. Les agressions visant une religion quelle qu’elle soit sont condamnables, sans la moindre ambiguïté. Nous sommes choqués et bouleversés avec la famille de l’homme juif tabassé parce qu’il porte une kippa, nous pleurons avec celle du musulman en prière tué dans une mosquée. Il faut compatir et réagir vigoureusement et non, comme certains élus et militants politiques, souffler sur les braises et récupérer une opinion fragile en attisant les haines. Ceci est indigne. Ce faisant, ils sont les complices des agressions qui entretiennent cette détestation et conduisent aux pogroms de si triste mémoire.

Le refus de la vengeance

Les chrétiens ne sont pas épargnés par cette violence, mais l’on en parle moins. Serait-ce moins grave pour l’opinion ? Cette attitude s’explique par deux raisons. La première tient à notre foi qui se fonde sur l’amour du prochain et non l’esprit de vengeance. Le Nouveau Testament a changé les esprits. Nous ne rendons pas œil pour œil et dent pour dent, mais nous écoutons le Christ : "À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue. À celui qui te prend ton manteau, ne refuse pas ta tunique" (Lc 6-29). Et l’évangéliste ajoute : "Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux" (Lc 6-30). On ne verra pas un chrétien, qu’elle que fusse l’agression qu’il a subie, porter des coups, sauf s’il souffre d’une défiance mentale.

La deuxième raison est une conséquence de la première. Les catholiques ne militent pas pour leur cause, ils n’ont pas de lobby, n’exercent pas de pression vers le monde politique ou les groupes d’influence. Quand ils manifestent comme ce fut le cas au sujet du mariage pour tous, les CRS sont désœuvrés, tout se passe avec l’expression d’une ferme conviction et un esprit bon enfant et d’ailleurs, on les raille : une cible aussi facile est du pain bénit (sic) pour les soi-disant humoristes.

Agir et prier

Et pourtant avec une moyenne de 900 actes de vandalisme par an, la multiplication des dégradations partout sur le territoire inquiète les citoyens et les autorités. Nous avons tous en tête les agressions de prêtres, les incendies d’églises comme à Saint-Omer sans compter les vols nombreux. Les causes sont diverses. Certains Français ont une sorte d’aversion pour le christianisme qui peut devenir haineuse contre les prêtres et leurs lieux de culte, d’autres demandent à être "débaptisés". Mais en parallèle, nombreux reconnaissent une valeur culturelle et sociale à ces bâtiments hérités de l’histoire et construits par nos lointains parents et c’est une clé pour l'avenir.

Que faire ? Les évêques, comme la Place Beauvau, s’inquiètent et tentent des actions : caméras, télésurveillance… Avec plus de 45 000 édifices religieux, la tâche est immense. Que faire de plus ? Prier, bien sûr, pour la conversion et la paix des âmes, agir aussi avec des initiatives simples qui ne résoudront pas la question de sécurité des personnes et des biens mais qui permettent un début de prise de conscience du rayonnement catholique en France.

Faire connaître l’Église

Prêtres, faites visiter les églises aux élus, aux associations, aux groupes constitués et racontez l’histoire, l’art, la foi des générations. Quand on connaît, on a envie de faire connaître, et combien ne sont jamais même entrés dans l’église de leur village ou de leur quartier ? En découvrant la vie de la paroisse, ils deviennent les meilleurs protecteurs même s’ils ne pratiquent pas et fréquentent très occasionnellement le proche lieu de culte. Une autre piste mérite d’être abordée, celle qui a conduit à la joie de tant de catéchumènes. Ces nouveaux baptisés ont découvert l’Église, demandez-leur de faire découvrir, avec leurs aidants, l’église et le curé, son vicaire. Ils ont un esprit missionnaire et sont heureux de partager leur joie à d’autres.

Beaucoup d’autres idées sont possibles, la meilleure réponse à cette christianophobie latente est tout simplement de faire aimer les catholiques, prêtres et laïcs, de faire découvrir nos églises pour créer un attachement local fort comme notre France s’est si bien appropriée Notre-Dame de Paris. La réponse à la haine du chrétien viendra avec l’amour du prochain. Dans une église, on prie pour tous, les autres chrétiens, les autres religions, ceux qui ne croient pas en Dieu. Ah oui ! les "cathos" sont singuliers.

[EN IMAGES] Incendies, profanations, vandalisme... Ces églises malmenées en 2024

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