PAPE LÉON XIV
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Décrit par certains comme un "Wojtyla philippin", professeur et universitaire reconnu – comme l’a été Benoît XVI qui l’a créé cardinal – avant de se voir confier des responsabilités pastorales, réputé proche du pape François qui l’a appelé à Rome en 2019 pour mener la restructuration de l'actuel dicastère pour l’Évangélisation, Luis Antonio Tagle est aujourd’hui une des personnalités incontournables de l’Église. Né à Manille (Philippines) dans une famille catholique, son père descendant de l’aristocratie espagnole qui dirigeait jadis les Philippines, sa mère d’un chinois ayant dû quitter la Chine. Dans sa jeunesse, ce garçon très doué en sciences n’imagine jamais devenir prêtre, même s’il reconnaît avoir reçu une excellente éducation religieuse de la part de missionnaires belges présents dans sa ville. À l’âge de 15 ans, il finit son lycée et s’apprête à devenir médecin afin de pouvoir servir sa communauté. Il rencontre cependant un prêtre malicieux qui l’invite à participer à un examen : pensant intégrer une école de médecine, il tente le coup mais est recalé… de l’entrée au séminaire ! D’abord fâché, il se rend alors compte de son incertitude et finit par demander au séminaire une seconde chance.
Il étudie alors la philosophie à l’Université de Manille et la théologie à la Loyola School of Theology, où il reçoit une formation jésuite qui le marquera, puis est ordonné prêtre le 27 février 1982. On lui confie la direction spirituelle puis la direction générale du séminaire d’Imus, au sud de Manille, d’où il est originaire. Pendant ces années, il enseigne en même temps la philosophie et la théologie dans trois autres séminaires. Finalement, à la fin des années 1980, il est envoyé à l'Université catholique américaine de Washington pour poursuivre ses études en théologie systématique. Il étudie notamment la question de la collégialité des évêques telle qu’envisagée par Paul VI lors du Concile Vatican II, en particulier dans Lumen Gentium, constitution dogmatique qui fixe le contexte ecclésiologique actuel du catholicisme contemporain. Un champ d’étude qui est encore relativement neuf. Dès cette période, Luis Antonio Tagle défend l’idée que le Concile ne doit pas être seulement interprété mais "réceptionné".
Son directeur de thèse le décrit comme "timide", "humble" et "intelligent". Pendant ces années, où il vit pauvrement, travaillant à mi-temps dans la bibliothèque de l’université, il prend aussi du temps pour apporter du réconfort aux victimes du Sida dans un centre géré par les sœurs de Mère Teresa. Contrairement à beaucoup de cardinaux, il n’a donc pas été formé dans une des universités pontificales romaines. Il obtient son doctorat en 1991 avec brio, et rentre à Imus l’année suivante pour devenir le recteur du séminaire.

Un jeune archevêque à Manille
En 1998, celui qu’on appelle "Father Chito" se voit confier pour la première fois une mission pastorale : on le nomme vicaire de la cathédrale d’Imus, période pendant laquelle il continue néanmoins à enseigner et à tenir des conférences, participant notamment à la Conférence épiscopale nationale et à la Fédération des conférences épiscopales de l’Asie (Fabc), à l’occasion desquelles il se fait remarquer pour ses qualités d’orateur et de théologien. En atteste sa nomination, en 1997, comme membre de la Commission théologique internationale par Jean Paul II – à la demande du cardinal Joseph Ratzinger. Ce dernier le nomme l’année suivante expert lors de l’Assemblée spéciale pour l’Asie du Synode des évêques. En 2001, le pontife polonais lui confie alors les rênes du diocèse d’Imus. "Chito", qui aurait préféré continuer à étudier la théologie pastorale accepte néanmoins, par obéissance, mais aussi parce que, selon lui "toute bonne théologie a une impulsion pastorale".
À la tête de son diocèse d’origine, il s’illustre par sa simplicité, ne possédant par exemple pas de voiture personnelle – au risque d’arriver très souvent en retard pour les confirmations, confiera-t-il – ou encore en arborant un simple chapeau de paille sur ses armoiries ! En 2005, il est encore appelé à Rome, cette fois-ci en tant qu’évêque, pour le Synode sur l’Eucharistie. Plus jeune évêque à intervenir, il se distingue sur la question du manque de prêtres, une réalité qui doit pousser à donner plus de responsabilités aux laïcs. Pendant ces années, il rejoint aussi l’école de Bologne et participe à l’élaboration de la publication de son immense Histoire du Concile Vatican II en cinq tomes.

Un tournant est passé en 2012, quand Benoît XVI lui confie l’archidiocèse de Manille, à seulement 54 ans. Une responsabilité énorme – trois millions de fidèles – qui l’a alors fait "trembler", confiera-t-il plus tard. Dans la capitale des Philippines, il s’illustre par sa douceur : tout en défendant systématiquement les principes chrétiens, il se refuse à faire peser son influence sur le pouvoir, ce qui lui vaudra quelques critiques. Notamment concernant la question de la contraception, qui est en débat au moment où il entre en poste : certains considèrent qu’il n’a pas suffisamment montré son opposition, et lui reprochent de ne pas avoir été visible dans les cortèges des manifestations, rapporte la vaticaniste américaine Cindy Wooden. Pourtant, il peut prendre des positions franches : des années plus tard, il sera une des cibles les plus régulièrement attaquées par le président Rodrigo Duterte, auquel l’Église s’oppose sur les questions de la peine de mort et de la guerre contre la drogue. Luis Tagle semble vouloir rompre avec une tradition d’évêques philippins exerçant une influence politique dans cette société très majoritairement catholique. "La seule politique autorisée dans l’Église est la communion, pas la lutte pour le pouvoir", enseignait-il à ses étudiants. Il préfère se faire remarquer en organisant les soutiens aux personnes touchées par les nombreuses catastrophes naturelles qui frappent l’archipel – tremblements de terre, typhons… Il confie ne pas se sentir proche du discours de certains évêques qui, selon lui, "sonne plus comme si l’Église était le sacrement de la damnation que le sacrement du Salut". Proche des préoccupations de ses contemporains et notamment de la jeunesse, il n’hésite pas à chanter des hymnes ou même quelques chansons populaires lors de concerts organisés par l’archidiocèse – on trouve des dizaines de vidéos de ses prestations sur internet. À des jeunes, il n’hésite pas à leur affirmer que le but de leur vie n’est pas de tester tous les types de produits anti-acné, leur confiant appliquer de la papaye sur ses joues, critiquant une société gangrenée par la publicité. Une façon pour lui d’être proche des siens, mais aussi d’évangéliser.
L’étoile montante de l’Église en Asie
Dès lors, le primat du plus grand pays catholique du monde est considéré par les observateurs avisés comme une étoile montante de l’Église en Asie. Le cardinal Tagle se distingue notamment par son intérêt pour les questions liées aux médias. Intervenant lors du Synode sur la nouvelle évangélisation, en 2012, le cardinal Tagle souligne l'importance de "l'esprit du Concile" dans les expériences de collégialité épiscopale. Ce thème qui préfigure celui de la synodalité, axe du pontificat du pape François, tient tout particulièrement à cœur au Philippin depuis longtemps : il s’agissait en effet du sujet de la thèse de doctorat qu’il avait soutenue avec brio en 1991.
À partir de 2008, il participe à une émission télévisée religieuse The word exposed, qui propose des réflexions pour la messe dominicale. Ses nombreuses interventions et prises de positions à Rome le placent donc de plus en plus comme un porte-parole et un relais privilégié entre le Vatican et l'Église en Extrême-Orient. À chaque déplacement au Vatican, il se rend sur la tombe de Paul VI, son maître intellectuel et spirituel, pour se recueillir, confie-t-il.
En 2012, moins d'une année après sa nomination à Manille, le Saint-Siège acte cette évolution : le pape Benoît XVI le nomme cardinal. Luis Antonio Tagle n'a alors que 55 ans lorsqu’il apprend la nouvelle de la bouche du cardinal secrétaire d’État Tarcisio Bertone, et ne comprend pas la décision du pontife. "Pour moi, Luis Antonio Gokim Tagle est une simple personne appelée par Dieu pour devenir un simple prêtre dans une simple paroisse avec des gens ordinaires. Mais le Seigneur a d’autres choses en tête", confiera-t-il quelques mois plus tard. Il devient à l’époque le deuxième membre le plus jeune du Collège des cardinaux. Lors de la remise de sa barrette cardinalice par Benoît XVI, des larmes d'émotion couvrent le visage du nouveau haut prélat. "Je ne cache pas mes émotions facilement", reconnaît-il. Le consistoire durant lequel il est créé cardinal est vu comme une façon de rééquilibrer un Collège des cardinaux qui s’est trop européanisé sous le pontificat de Benoît XVI – une mesure qui intervient quelque mois avant sa renonciation. Mais le Philippin, plus qu’un simple cardinal asiatique, va prendre très rapidement une dimension importante à Rome, en rejoignant d'abord le Synode des évêques comme membre permanent.
Le "Wojtyla asiatique"
En 2013, celui qu'on commence à surnommer le "Wojtyla asiatique", une référence flatteuse à Jean Paul II, est considéré par certains observateurs comme un des "outsiders" du conclave qui fait suite à la démission de Benoît XVI. Dynamique, jeune et originaire d’un pays où le catholicisme est florissant, le cardinal Tagle est un des noms souvent répétés par les vaticanistes lors de la période de Sede Vacante. Mais son âge est une barrière, et l'anecdote racontée par l'intéressé lors de la messe de sa prise de possession de Santa Felice da Cantalice, en 2013, l’exprime avec une certaine fraîcheur : "Au moment de me présenter pour la première fois à Jean Paul II, a ainsi confié le prélat philippin, le cardinal Ratzinger m’a demandé : Professeur Tagle, quel âge avez-vous ? Lorsque je lui ai répondu que j’avais 40 ans, il s’est écrié : Mais vous avez un visage de premier communiant !" Et de rassurer les paroissiens de San Felice da Cantalice : "Je vous promets que j’ai fait ma première communion, mon ordination sacerdotale est valide". Lors du conclave, il assiste à l’élection du pape François, un moment qui le marque. Il se rappelle avoir vu le cardinal Bergoglio "assis, la tête baissée" à l’instant où la nouvelle de son élection devient certaine dans la chapelle Sixtine. "Dans la posture d'inclinaison du nouveau pape, j'ai ressenti le poids de l'obéissance ou de l'inclinaison devant la volonté mystérieuse de Dieu. J'ai également ressenti le besoin de m'incliner dans la prière, un acte de confiance en Dieu qui est le véritable berger de l'Église", racontera-t-il des années plus tard.
Proche du pape François
Pendant les premières années du pontificat de François, il multiplie les déplacements à Rome, devenant l’un des principaux relais du pape en Asie avec les cardinaux Gracias et Bo. En 2015, il est le chef d’orchestre du grand voyage de François aux Philippines, durant lequel il l’accompagne pendant tout son périple. Un moment fort du pontificat, marqué notamment par la plus grande messe de l'histoire, célébrée par le successeur de Pierre le 18 janvier sur le tarmac de l'aéroport de Manille devant une foule de 6 millions de fidèles. La même année, il est élu à la tête de la Fédération biblique catholique, une organisation engagée dans la proclamation de la Parole de Dieu. Fort de son engagement sur le terrain auprès des migrants d’Asie ou des victimes des catastrophes naturelles, le cardinal se voit confier la présidence de Caritas Internationalis, le réseau central des œuvres de charité de l’Église, en mai 2015. Il sera réélu pour un nouveau mandat en 2019.

Il intervient dès lors sur des sujets plus politiques et sociaux, notamment sur un des thèmes favoris de l'évêque de Rome, l'immigration et les réfugiés. Il est ainsi du voyage très médiatisé du pape François dans des camps de réfugiés à Lesbos en avril 2016. Lors de ce déplacement, le Souverain pontife ramène en avion à Rome trois familles musulmanes. Le cardinal Tagle affirme alors que l'exemple du pape doit servir à faire "diminuer la peur" des Européens vis-à-vis des migrants. Lors d'une campagne de Caritas internationalis en faveur des migrants en 2017, il insiste aussi sur l'importance de promouvoir la "rencontre au sein des communautés impliquées dans les grands déplacements de ces dernières années". "Nous sommes tous des migrants, nous ne sommes que de passage sur cette terre". Très ému, il n’hésite pas à rappeler en 2021 avec émotion le cas de son grand-père. "Le migrant que vous rejetez pourrait être le grand-père d’un futur cardinal", déclare-t-il.
Le cardinal Tagle prend aussi position sur la question du gaspillage alimentaire lors d'un colloque de la FAO en juillet 2016, s'inscrivant dans les pas du 266e pape et de sa dénonciation de la "culture du déchet". Il déclare avoir une "passion" écologique, se montrant en pleine communion avec la perspective intégrale de l'auteur de Laudato Si’. Autre signe d'une connivence certaine des deux hommes, la préface signée par le Philippin d'un livre intitulé Les dix commandements du bon communiquant selon le pape François, paru en 2016, où il insiste notamment sur l'importance de "ne jamais rompre la relation et la communication" ; ou encore la nécessité de "communiquer avec tout le monde, sans exclusion". Une façon selon lui de remettre l'humain au cœur de la communication. Une humanité dont il témoigne quand, en 2019, il se rend dans les bidonvilles de Manille pour baptiser 450 enfants.
Peu de cardinaux sont capables de se montrer aussi émotifs que le cardinal Tagle. En témoigne son intervention mémorable, entrecoupée par les pleurs, sur la question de la pédophilie dans l'Église en ouverture du Sommet sur la protection des mineurs en 2019. Reconnaissant la responsabilité des évêques dans la crise des abus, il avait rappelé que la tâche du pasteur était de "soigner les blessures des fidèles". "Nous devons servir la justice, […] aider [les prêtres impliqués] à faire face à la vérité sans rationalisation et, en même temps, ne pas négliger leur monde intérieur, leurs propres blessures", avait-il alors déclaré. Mais sa parole est aussi particulièrement novatrice sur ce sujet : il évoque alors sans complexe les problèmes que posent les cas d’abus pour un évêque.
Un ministre de l’Évangélisation en difficulté
La même année, le pape François décide de l’installer à Rome à un poste clé, signe de la confiance qu’il lui accorde : il le nomme préfet de la Congrégation pour l’Évangélisation des peuples. Le Philippin se retrouve alors à la tête d'un des plus importants dicastères de la Curie, en charge des terres de mission traditionnelles – Afrique, Asie et une partie de l’Amérique du Sud. "François veut qu'il soit connu dans la Curie par ceux qui pourraient faire de lui son successeur", considère alors le missionnaire Bernardo Cervellera, spécialiste reconnu en Italie de l’Église asiatique. Une fois arrivé à Rome, il prend les rênes de la Propaganda Fide que le pape François est en passe de transformer en "super dicastère".
Le Philippin connu pour sa capacité à communiquer librement va se faire plus discret dans la Curie, limitant ses interventions dans les médias. Son statut de papabile demeure mais est moins évoqué lors de la fin du pontificat du pape François, et ce même si ce dernier confirme son importance dans le collège des cardinaux en l’élevant à l’ordre des cardinaux-évêques en 2020, un cercle de dix cardinaux dont seulement cinq ont moins de 80 ans.
Cependant, le cardinal philippin a semblé un temps rencontrer des difficultés. La restructuration du dicastère pour l'Évangélisation le laisse sans réel poste officiel durant la majeure partie de l'année 2022. Sa fonction de "pro-préfet du dicastère pour l’Évangélisation" sera finalement reprise dans les bulletins du Bureau de presse du Saint-Siège. Autre dossier délicat : un audit entraîne la mise sous tutelle de la Caritas dont il était le président. En novembre 2022, devant les délégués de la Caritas réunis à Rome, le cardinal doit lire lui-même le décret mettant fin à ses propres fonctions, une "humiliation" et une "croix pour lui", selon une source vaticane.
Dès lors, sa capacité à gouverner est mise en cause, même si sa place reste importante à l'intérieur de l'appareil curial. Son intervention pour promouvoir le renouvellement de l'accord entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine à la fin de l'année 2022 sur la nomination des évêques a été remarquée. Le 6 janvier 2024, pour la fête de l’Épiphanie, c’est à lui que revient la charge de présider l’eucharistie à l’autel de la basilique Saint-Pierre à la place du pape François.
En février 2024, le pape François l'intègre au sein du Conseil de la section pour les relations avec les États – ou "deuxième section" – de la secrétairerie d’État. Le même mois, il est décoré de la Légion d'honneur par la France, et confie alors continuer à voyager beaucoup auprès des Églises souffrantes qu'accompagne son dicastère. Il reste cependant globalement discret sur la scène médiatique, tout en voyageant beaucoup dans le cadre de ses fonctions.
Si son visage a pris quelques rides et que ses cheveux désormais sont grisonnants, son caractère semble, lui, inchangé. À la tête de son dicastère, il montre toujours beaucoup de douceur et de sensibilité. "Beaucoup de gens m’ont dit dans le passé que je n’étais pas assez fort, que je ne condamnais pas assez", souligne-t-il tout en affirmant que l’exemple du pape François en la matière l’avait rassuré. Son émotivité, que le pape François a décrite plusieurs fois comme la "grâce des larmes" est vue par certains observateurs – même parmi ses partisans – comme un signe de faiblesse incompatible avec la lourde charge de Souverain pontife. Son statut de papabile ? "La blague du siècle", s’amuse celui qui sait passer en un clin d’œil des pleurs aux éclats de rire.
Quelle Église attend-il pour demain ? Pour évangéliser, il prône "une Église qui est plus humble, une Église qui écoute, une Église qui ne prétend pas avoir toutes les réponses, une Église qui peut être aussi confuse que les autres personnes dans le désordre de leurs vies, une Église qui est réduite au silence – le silence de quelqu’un qui contemple, pas le silence de quelqu’un qui est en colère". Et il poursuit : "Pour moi, parfois, la réponse la plus efficace que l’Église puisse donner à ces gens est une présence silencieuse qui assure qu’on n’est pas forcément d’accord avec tout ce que vous avez fait dans votre vie, mais que nous sommes là pour partager la douleur et le désarroi que vous expérimentez".
Le profil du cardinal Luis Antonio Tagle
Ordination : 27 juin 1982
Ordination épiscopale : 12 décembre 2001
Consistoire : 24 novembre 2012
Créé cardinal par : Benoît XVI
Famille spirituelle : Diocésain
Langues parlées : anglais, français, italien, tagalog
Rang et paroisse : Cardinal-évêque de San Felice da Cantalice a Centocelle
Membre de la Curie : Oui
Parle italien : Oui