L’Ices, le nouveau miracle vendéen

Plus de 10.000 étudiants sont passés par ses portes, et 2.000 s’y instruisent encore. Au cœur de La Roche-sur-Yon, en Vendée, l'Ices, l’Institut catholique de Vendée, est devenu un incontournable du paysage universitaire français. L’Ices voit le jour en 1990 sous l’impulsion, entre autres, de Philippe de Villiers avec un objectif clair : créer une grande école catholique pour former des élites au service du territoire vendéen. “L’Ices, c’est un ovni dans l’enseignement supérieur français”, concède Philippe-Henri Forget, directeur de la communication de l'établissement. “Dès le départ, cette université s’est inspirée d’un concept pédagogique singulier qui est celui de l’école dans son acception médiévale, avec la forte relation professeur-élève qui suppose un grand accompagnement, mais aussi la fécondité des disciplines qui se rejoignent”. 

“À l’Ices, chaque étudiant est connu par son prénom. Cet accompagnement de proximité est très important dans le taux de réussite des étudiants”, indique à Aleteia Éric Ghérardi, président de l’Ices. Ce taux de réussite est singulièrement plus élevé que dans les universités françaises publiques : 80% des élèves de l’Ices obtiennent leur licence contre un peu plus de 30% d’étudiants en universités publiques. 

Pour Damaris, ancienne étudiante en double licence histoire et sciences politiques, le “sur-mesure” proposé par l’Ices est sans aucun doute l’un des ingrédients majeurs de sa réussite personnelle. “Ce sont des petits détails qui changent tout. Par rapport à une université lambda, les professeurs sont d’une très grande disponibilité et cela encourage à ne pas lâcher”, assure-t-elle à Aleteia. Selon elle, ce modèle “école” différencie l’Ices des autres établissements d’enseignement supérieur. Avec, en prime, un fort esprit de cohésion, où le sport et la vie étudiante sont aussi importants que la formation et la connaissance. Un modèle inspiré des anglo-saxons qui attire de plus en plus de jeunes élèves, et ce quel que soit leur horizon.

L’Ices attire ainsi de plus en plus de lycéens issus de lycées publics (30% des effectifs). Loin de les rebuter, l’identité catholique assumée par l’établissement les convainc, assure ainsi Éric Ghérardi. “Cette identité n’est pas proclamée, elle est vécue dans une logique de fraternité parce qu’elle génère un esprit de corps qu’on ne retrouve pas ailleurs”, considère le président de l’Ices. Les effectifs de l’école ont été multipliés par deux en 10 ans. À la rentrée 2024-2025, l’Ices accueillait 1.950 étudiants, parmi lesquels 610 en première année de licence. Pour atteindre ces résultats, l’Ices s’efforce de diversifier sans cesse son offre de formations, afin qu’elles répondent “à la fois aux attentes des étudiants et à celles du marché du travail”.

Car l’une des missions que s’est donné l’Ices dès ses débuts est bien de mettre ses diplômés au service du territoire vendéen. “L’Ices est conçu comme une pépinière d’élites ancrées dans leur territoire, qui nourrissent le tissu économique et social vendéen. Cette vocation nous pousse parfois à créer des formations parce qu’il y a une demande locale”, explique Éric Ghérardi. C’est le cas, par exemple, du master de droit social proposé par l’Ices, créé après discussion avec plusieurs grands groupes industriels du Grand Ouest, ou de la licence professionnelle de guides conférenciers. Cette collaboration avec les collectivités garantit également un excellent taux d’insertion professionnelle : plus de 80% des étudiants trouvent un emploi à la sortie de leur formation, et 95% dans les trois premiers mois. Si tous les diplômés ne se fixent pas en Vendée à l’issue de leurs études, l’attractivité de la région et des salaires proposés pousse un certain nombre à s’y installer, y compris les “non Vendéens”, note Éric Gherardi. “La dernière promotion de diplômés compte 34% de Vendéens. Au total, 44% de diplômés se sont établis en Vendée, ce qui signifie que 10% de non Vendéens ont choisi de rester après être passés par l’Ices”, poursuit le président.

C’est en cette qualité d’ “école universitaire” que l’Ices a été intégré en 2023 à la Conférence des Grandes Écoles. Avec Paris-Dauphine, l’Ices est le seul institut universitaire à faire partie de cette prestigieuse institution. Mais loin de s’en tenir là, l’Ices voit encore plus loin avec la création dès 2026 d’une école d’ingénieurs spécialisée dans les métiers de l’eau, aux Sables-d’Olonne. Son campus à La Roche-sur-Yon prend quant à lui du poil de la bête alors qu’un bâtiment de six étages est en travaux, portant la surface du campus à 30,000 m² : nouveaux amphithéâtres, cafétéria, agrandissement de la bibliothèque universitaire… Enfin, l’acquisition du monastère de la Visitation situé à quelques mètres de l’université permettra d’accueillir encore plus d’étudiants dans un nouveau foyer. Mais ces ambitions ne font pas perdre de vue à l’Ices sa raison d’être, assure Éric Ghérardi. “On ne cherche pas à grossir pour grossir. Le but est de rester cohérents avec le modèle tel que conçu par tous ceux qui ont travaillé à la construction de l’Ices”. Pour rester fidèle à la devise de l’établissement : “L’audace d’être libre”.

En partenariat avec l'ICES, Institut catholique de Vendée