PAPE LÉON XIV
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Modèle de vertu, Élie inspirera bien des ascètes jusqu’au début du monachisme pour sa rigueur morale. Saint Jérôme et saint Ambroise souligneront ses vertus ascétiques qui justifiaient, selon eux, ses immenses pouvoirs de guérison et faisaient de lui le précurseur du Messie. Un épisode de l’Ancien Testament vient à lui seul confirmer leurs convictions, celui de la résurrection du fils de la veuve de Sarepta. Mais écoutons la Bible nous narrer ces évènements étonnants après que le Seigneur lui ait adressé ces paroles : “Lève-toi, va à Sarepta, dans le pays de Sidon ; tu y habiteras ; il y a là une veuve que j’ai chargée de te nourrir” (1R 17,9).
Le prophète avait auparavant imposé au roi Acab un terrible fléau en raison de son impiété et de celle de sa terrible épouse Jézabel ; il avait en effet imposé une sécheresse sur le pays afin de punir le roi quant au culte qu’il rendait au dieu Baal sous influence de la reine. Après cela et fuyant le pays, Élie se rendit alors dans le pays de Sidon à Sarepta (sud du Liban actuel), et ainsi que lui avait enjoint le Seigneur, demeura quelque temps chez une veuve et son fils qui lui offrirent l’hospitalité alors qu’ils étaient dans le plus grand dénuement. Mais un jour, le fils de la veuve de Sarepta tomba gravement malade et mourut…
Le don de la vie
Nous pouvons sans peine imaginer le désarroi de cette veuve qui n’avait presque rien et avait tout donné en accueillant l’étranger, ce qu’elle exprima dans ces paroles troublantes pour le saint homme : “Que me veux-tu, homme de Dieu ? Tu es venu chez moi pour rappeler mes fautes et faire mourir mon fils !”. Élie, bouleversé, se tourna vers le Seigneur en l’implorant d’intercéder : “Seigneur, mon Dieu, cette veuve chez qui je loge, lui veux-tu du mal jusqu’à faire mourir son fils ?" C’est alors que le prophète s’étendit par trois fois sur l’enfant en invoquant le Seigneur afin qu’il rende vie à ce fils. Ce dernier revint à la vie, il était ressuscité ! La veuve confessa alors : “Maintenant je sais que tu es un homme de Dieu, et que, dans ta bouche, la parole du Seigneur est véridique.” (1R 17,24) ; la gloire de Dieu s’était ainsi manifestée aux plus humbles dans l’adversité.
Le récit de cet épisode bouleversant s’est perpétué dans la tradition chrétienne et ce miracle prit rapidement une dimension allégorique. Le prophète Élie ressuscite non point un juif, mais bien un étranger, ce que soulignera Jésus, lui-même, dans l’Évangile de Luc évoquant cet épisode : “il y avait beaucoup de veuves en Israël ; pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère” (Lc 4,25-26). Ce miracle opéré en faveur d’un étranger allait donner lieu à bien des interprétations, La veuve personnifiant notamment l’Église et Élie devant venir à elle comme le Christ le ferait ultérieurement afin de ramener à la vie spirituelle celles et ceux qui étaient païens et donc pécheurs…
