Le souffle du sacré au chevet de la fragilité : le baptême d’Emmanuel

"La lumière dans les heures les plus sombres" : c'est ainsi que le père Júnior Rodrigues a résumé son expérience alors qu'il a dû donner le sacrement du baptême en urgence à un tout petit bébé de quelques heures. Ce prêtre brésilien s'est rendu dans l'unité de soins intensifs de la maternité Dr Peregrino Filho, située à Paraiba à l'est du pays, afin de baptiser un petit garçon prénommé Emmanuel qui venait de naître mais se trouvait manifestement dans une situation d'extrême fragilité. La vidéo, publiée fin avril, a été visionnée plus de 169.000 fois sur Instagram. "Le nom de l'enfant, Emmanuel, signifiant "Dieu avec nous", a résonné comme un rappel puissant que même au milieu de la souffrance, la présence de Dieu est toujours à nos côtés", a ainsi écrit le père Rodrigues. "J'ai versé un peu d'eau sur la tête de l'enfant et j'ai prononcé les paroles sacrées qui marquent le début d'une vie, car le baptême est vraiment notre naissance pour l'éternité. Comme l'eau touchait la tête de l'enfant, j'ai fait la demande sincère à Dieu de prendre soin de ce petit être tant aimé".

En cas d'urgence, un prêtre peut bien sûr procéder au baptême de l'enfant en danger de mort à la demande des parents. Ces derniers peuvent aussi baptiser leur bébé seuls, comme le prévoit l'Église catholique avec le "baptismus in periculo mortis" (baptême en danger de mort). En versant de l'eau sur la tête du nourrisson l’un des parents ou une personne de leur choix prononce la formule valide "Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit". Ce baptême est valable même s'il a lieu en dehors des conditions habituelles (absence de prêtre, pas de cérémonie dans une église, etc.) et il garantit à l'enfant l'accès à la grâce du baptême en cas de décès imminent, permettant ainsi son salut. Si l’enfant survit, un rite complémentaire doit être célébré à l’église afin qu’il soit accueilli dans la communauté chrétienne et qu’une attestation de baptême soit délivrée aux parents.