PAPE LÉON XIV
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"Le rapport de la Ciase, comme celui de la Civiise, et beaucoup de témoignages divers font qu’aujourd’hui, nous connaissons comme jamais la réalité des violences commises contre les enfants et les adolescents, et nous sommes conscients du terrible empêchement de vivre que ces violences provoquent tout au long de l’existence de celles et ceux qui en ont été les victimes", a déclaré le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Éric de Moulins-Beaufort, mardi 29 avril devant la commission d’enquête sur le contrôle des établissements scolaires par laquelle il était auditionné avec Mgr Benoît Rivière, président du conseil des évêques pour l’enseignement catholique. Et d’ajouter dans la salle Lamartine de l’Assemblée nationale : "Je voulais vous dire, au nom des évêques de France, que nous partageons totalement la finalité de votre commission. (...) Il est clair que quand les affaires judiciaires seront achevées, il faudra prendre des décisions canoniques, éventuellement définitives."
Que la parole des victimes soit suivie d’effet
Soulevant la question des internats, qui mérite "un traitement particulier dans le présent et dans le futur", le président sortant de la CEF a reconnu avoir été "stupéfait de découvrir que des violences comme celles de Bétharram puissent avoir existé jusqu’en 92, 94, 95, être d’ailleurs signalées à la justice sans susciter de réaction". "C’est pour moi, comme citoyen français, un motif de grande interrogation", a-t-il encore déclaré.
Il est clair que quand les affaires judiciaires seront achevées, il faudra prendre des décisions canoniques, éventuellement définitives.
Le député Paul Vannier (LFI), l’un des deux co-rapporteurs de la commission, a par ailleurs interrogé Mgr Éric de Moulins-Beaufort sur le secret de la confession, pour savoir s’il était supérieur aux lois de la République. "Mon combat, c’est que la parole des victimes soit suivie d’effet", a assuré Mgr Éric de Moulins-Beaufort. "Le prêtre qui, à un moment donné peut-être, peut recevoir une confidence, doit évaluer comment il peut au mieux agir pour que cette information soit connue des autorités judiciaires et policières", a-t-il précisé. La confession est "un moment spécial dans lequel on assure que la parole est adressée à Dieu, et donc elle n’a pas de conséquences humaines, a-t-il ajouté, mais si c’est un enfant ou un jeune qui est victime, il peut lui demander de lui raconter le fait en dehors".
Quant à la surveillance effectuée par l’autorité de tutelle, Mgr de Moulins-Beaufort a expliqué avoir découvert récemment qu’avant les statuts de l’enseignement catholique de 1992, "il n’existait pas de visite de tutelle" dans les établissements catholiques. "Un établissement comme Bétharram a pu vivre dans une espèce de solitude, peut-être entretenue étant donné le caractère particulièrement pervers d’un certain nombre de ses responsables", a-t-il supposé, assurant à la commission qu’il suivra avec attention les travaux de la commission pour lever le voile sur cette question.

