PAPE LÉON XIV
Inscrivez-vous gratuitement à notre newsletter quotidienne.
Le premier axe de l'avenir de l'Église est l'axe intérieur. De même que Jésus fut envoyé prioritairement vers les brebis perdues d'Israël au début de son ministère public (Mt 15, 24), de même le prochain pape aura à se pencher en premier lieu sur la vie interne de l'Église catholique.
L'axe intérieur
La mission première de Pierre consiste à affermir ses frères dans la foi (Lc 22, 32). Il ne s'agit pas là d'un tropisme "identitaire" mais simplement du souci du troupeau qui lui est confié. Car ne croyons pas que tous les membres de l'Église soient évangélisés ! L'évangélisation commence toujours par le plus proche et souvent par soi-même. Une Église qui se veut missionnaire et tournée vers l'extérieur doit s'assurer au préalable de la solidité de ses bases intérieures. Sa crédibilité en dépend pour une large part. En union avec les évêques, les prêtres, les consacrés et tous les laïcs du peuple de Dieu, le successeur de Pierre remettra l'ouvrage de l'évangélisation interne sur le métier. C'est une tâche sans fin, de même que l'Évangile est infini.
L'axe extérieur
Cependant, la mission "ad extra" est dans la nature de l'Église comme le soulignait le pape Paul VI. Elle est tournée vers l'extérieur depuis toujours, depuis ses origines, comme le montre le mystère de Pentecôte. Ce jour-là, Pierre et les Apôtres ne craignirent pas d'adresser la parole et la bonne nouvelle de Jésus mort et ressuscité aux pèlerins venus à Jérusalem. Aussi le prochain pape, dans la ligne de ses prédécesseurs, aura à cœur l'évangélisation des nations. Une attention spéciale devra de toute évidence être portée aux pays musulmans de telle sorte que les chrétiens et les convertis y bénéficient de davantage de tolérance. L'Asie sera l'objet d'une faveur toute particulière, avec ses deux géants démographiques, la Chine et l'Inde. Le successeur de François donnera du cœur aux missionnaires en les confortant dans leurs entreprises.
Le mandat du pape consiste à donner l'élan dans la grâce de la Résurrection, comme nous le voyons toujours avec Pierre le jour de Pentecôte. Il est écrit dans les Actes des Apôtres que, ce jour-là, Pierre était "debout avec les Onze" (Ac, 2, 14). "Debout" : cela signifie qu'il est dans l'état spirituel de ressuscité qui est celui de Jésus, son maître (même si Jésus est ressuscité réellement, ce que n'était pas Pierre ce jour-là). Entraîner l'Église vers l'extérieur : telle est la tâche de l'évêque de Rome avec la force de l'Esprit.
Le souci de l'unité
Enfin, le prochain pape aura à veiller à l'unité du troupeau qui lui est confié. Les chrétiens sont à l'image des autres hommes : divers dans leur sensibilité. Cette diversité est une richesse. Cependant, elle doit s'articuler à l'exigence d'unité pour laquelle Jésus a prié dans la prière sacerdotale la veille de sa Passion (Jn 17, 22-23). Le style de François était parfois abrupt. Peut-être son successeur devra-t-il faire preuve de davantage de souplesse et de consensus. L'unité de l'Église est importante non seulement spirituellement (éviter le mal que constituent et génèrent les divisions), mystériquement (ou sacramentellement, l'Église est un mystère qui récapitule toute la Création dans son être humano-divin), mais aussi pour sa crédibilité aux yeux des personnes qui lui sont encore extérieures. En effet, Jésus a lié la reconnaissance par le monde de son statut d'Envoyé du Père à l'unité de ceux qui croient en lui (Jn 17, 23).
Bien sûr, ces trois axes ne se veulent pas exhaustifs. La conduite de l'Église réserve tant de surprises !

