On pourrait connaître le nom du prochain pape le 9 mai

Auréolé de mystère et objet de nombreux fantasmes, le conclave, qui doit s’ouvrir le 7 mai à Rome pour élire le prochain pape, promet d’être l’objet de toutes les attentions. Du latin cum clave qui signifie "sous clé", le conclave est enfermé au sein de la Chapelle jusqu’à ce qu’un pape soit élu. Mais combien de temps dure-t-il ? Si, au XIIIe siècle, il a fallu près de trois ans pour désigner le pape Grégoire X - le conclave le plus long à ce jour -, depuis le début du XXe siècle, aucun des dix papes élus n’a eu besoin de plus de quatre jours de conclave, soit une quinzaine de scrutins, pour accéder au trône de Pierre. La durée moyenne du conclave depuis un siècle est de 2,4 jours. les rassemblements modernes ne durent généralement que quelques jours. En 2013 et en 2005, François et son prédécesseur Benoît XVI ont été élus après deux jours de vote. "Il n’y a pas de règle stricte sur la durée du conclave, mais on sait que cela ne peut pas s’éterniser", explique auprès d’Aleteia Bernard Lecomte, journaliste spécialiste du Vatican. "À l’époque moderne, on imagine difficilement un conclave durer plus d’une semaine." En d'autres termes, le conclave s'ouvrant le 7 mai, l'Église pourrait avoir un nouveau pape dès le 9 mai.

Ce conclave pourrait néanmoins en surprendre plus d’un dans sa durée. En effet, le pape François n’a que très peu réuni le collège des cardinaux, qui est aujourd’hui chargé d’élire son successeur. Les cardinaux se connaissent donc peu, ce qui pourrait rendre le conclave plus long le temps que ces derniers fassent plus ample connaissance s’ils n’ont pas eu le temps de le faire lors des congrégations générales qui se tiennent actuellement à Rome. Le cardinal archevêque de Cologne, Rainer Maria Woelki, a ainsi récemment confié qu’il s’attendait à "un long conclave, parce que nous nous connaissons peu". "Je crois que si François a été le pape des surprises, ce conclave le sera aussi", abonde le cardinal espagnol José Cobo, dans le journal El Pais.

S’il peut donc durer plusieurs jours, le processus de vote oblige néanmoins les cardinaux à élire un pape "relativement" rapidement. Si au bout des quatre premiers jours (soit 12, voire 13 scrutins si les cardinaux ont décidé de voter dès l’après-midi du premier jour), aucun nom n’a recueilli les deux tiers des voix, les opérations de vote sont suspendues pendant une journée consacrée à la prière, aux échanges, et à une méditation prononcée par le premier cardinal de l’ordre diaconal. Les opérations de vote reprennent le lendemain, pour une série de sept scrutins maximum, répartis sur deux jours. Cette séquence peut être encore deux fois répétée. Si au 13e jour du conclave (soit un maximum de 34 scrutins), aucun nom n’a recueilli les deux tiers des voix, la constitution apostolique Universi Dominici Gregis donne aux cardinaux la faculté d’élire le pape à la majorité absolue. Les cardinaux peuvent aussi limiter le choix aux deux noms ayant reçu le plus grand nombre de voix lors du scrutin antérieur. Avec ces dispositions, le conclave ne devrait pas durer plus d’une quinzaine de jours.