PAPE LÉON XIV
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Qui aurait imaginé l’Église à la une des médias depuis le début du carême ? Le mercredi des Cendres a mobilisé des populations inattendues, puis est arrivée cette vague de catéchumènes qui a étonné l’opinion. On ne pensait pas que cette vieille Église de France, presque en soins palliatifs, pouvait encore mobiliser et attirer des jeunes si nombreux et de toutes origines. En Île-de-France, l’annonce d’un concile provincial a surpris et donne un signe de grande vitalité. La mort du pape, ensuite, a ému la planète entière et sans disserter davantage sur cet événement ultra-médiatisé, l’on peut constater que de grands sujets de société et de foi ont été évoqués et débattus avec justesse. Et cela va continuer avec l’élection et les débuts d’un futur pape dont le profil sera très observé. Nous savons aussi que les pèlerinages des pères de famille, celui de Chartres et bien d’autres vont continuer à intéresser des journalistes qui ne comprennent pas toujours ce qui se passe, s’interrogent, questionnent et même pour certains commencent une démarche personnelle qu’ils n’auraient jamais imaginé pouvoir faire.
Au centre du village
Mais que se passe-t-il, depuis combien le temps l’Église n’était plus au centre du village ? Désormais, on ose parler, on ose dire que l’on est chrétien et les médias se font pour beaucoup l’écho d’une France aux origines catholiques toujours vivante et active. La réouverture de Notre-Dame et la visite du pape en Corse avaient donné le ton, les "cathos" ne sont pas enfermés dans leur frileuse réserve.
Cela n’empêche pas de revenir sur les questions du passé et des actes odieux qui continuent à apparaître, comme cette bien triste affaire de l’institution Notre-Dame de Bétharram, alors que d’autres révélations sont malheureusement possibles. Est-ce une conséquence ? Des prêtres sont injuriés et parfois menacés, comme récemment à Lisieux ou Tarascon. Les profanations d’églises inquiètent par leur nombre croissant. Loin de nous donc, un retour à l’Église triomphante, les catholiques demeurent minoritaires, mais humbles et fiers à la fois d’affirmer et d‘annoncer le message du Christ.
La porte est ouverte
Quelle attitude adopter dans cette situation inédite ? Faut-il s’inquiéter de ce qui pourrait n’être qu’un feu de paille ? Non, c’est un élan profond et chacun doit participer activement à entretenir ce feu nouveau. Doit-on se réjouir de cette ouverture nouvelle ? Sans aucun doute à la condition d’en être les acteurs. Une attitude est essentielle, indispensable même, celle de l’accueil. Tout le monde doit se sentir accueilli dans la communauté : nul n’est au mauvais endroit en frappant à la porte d’une église, quels que soient son passé, sa culture, ses convictions car cette porte de l’église fait entrer dans un message d’amour.
Les catholiques de tradition doivent se sentir responsables et accueillants, l’entre-soi n’a plus cours et les périphéries sont si proches qu’il faut inventer des ponts et des gués. Ces banlieues géographiques ou culturelles sont habitées par notre voisin, notre parent, notre collège de travail. Hier, chacun pouvait être un catho-caché pour "ne pas choquer". C’est fini. Croire et pratiquer n’est pas une affaire personnelle, aujourd’hui, nous sommes tous appelés à être missionnaires, à annoncer la Bonne Nouvelle et nous pouvons constater que cela intéresse nos proches, les médias en donnent une preuve s’il en fallait.
Les temps de la discrétion sont terminés
Missionnaires, oui, et dans le sens de notre siècle, avec réalisme, humilité et ouverture, avec conviction et avec les autres. À cet égard, c’est instructif d’écouter les jeunes, les catéchumènes et les néophytes, qui ont parfaitement conscience des horreurs commises au sein de l’Église dans laquelle ils entrent, sans pour autant faire la moindre concession morale. Ils savent que dans toute communauté humaine, il y a des pécheurs, ils ont lu les écritures et reconnu les abominations qui émaillent l’Ancien Testament, ils ont surtout écouté le message de miséricorde de Jésus qui pardonne jusqu’au sommet de la croix : "Amen, je te le déclare : aujourd’hui tu seras dans le Paradis" (Lc 23-43).
L’Église catholique médiatisée ? Une joie et une responsabilité plus grande pour chacun. Les temps de la discrétion sont terminés, nous entrons dans un temps d’ouverture des bras et des cœurs.