PAPE LÉON XIV
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Rome prie, Rome bruisse, Rome spécule. En quelques heures, le recueillement de la place Saint-Pierre des derniers jours a laissé place à une agitation nouvelle avec l’annonce de la date du conclave ce lundi à l’issue de la cinquième congrégation générale à laquelle ont pris part plus de 180 cardinaux, dont une centaine de cardinaux électeurs. Une vingtaine d’entre eux ont pris la parole durant cette réunion qui a duré près de 3h30. Ce samedi 26 avril, plus de 400.000 personnes ont honoré la mémoire du pape François lors de la messe des funérailles et du passage de son cortège funèbre dans les rues de Rome. Le lendemain, quelque 270.000 personnes se sont encore pressées pour assister à une messe en son honneur place Saint-Pierre ou défiler devant sa sobre tombe en marbre. Mais depuis ce lundi, une autre atmosphère enveloppe la Ville éternelle. Une atmosphère au doux parfum de mystère. Le compte à rebours est lancé. Le 7 mai, l’Église entre en conclave. Un conclave qui ne s’achèvera qu’avec l’élection d’un nouveau pape.
Jusqu’au début du conclave, tous les cardinaux continuent de se réunir chaque jour au Vatican en "congrégations générales" pour échanger sur le profil du futur pape et les priorités pour l'avenir de l'Eglise catholique. La date du 7 mai doit permettre de "donner la possibilité à tous les cardinaux de s’exprimer pendant les congrégations", a glissé Matteo Bruni, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. Venus des quatre coins du monde et pour la plupart nommés ces dernières années, ils n’ont guère eu d’occasions de se rencontrer. "Les cardinaux ne se connaissent pas bien", confiait ce lundi dans la matinée le cardinal suédois de 75 ans Anders Arborelius.
Je crois que si François a été le pape des surprises, ce conclave le sera aussi.
Des réunions à l’issue desquelles les cardinaux sont assaillis par les journalistes – et les Romains ! – à l’affût des dernières tendances. Ils se lancent en essaim dès qu’une calotte ou un vêtement rouge s’agite à l’ombre d’une colonne. "Je crois que si François a été le pape des surprises, ce conclave le sera aussi", prévient le cardinal espagnol José Cobo, auprès des journalistes espagnols d’El Pais. "On se sent très petits. Nous devons prendre des décisions pour toute l'Église donc, il faut vraiment prier pour nous", avait déjà déclaré jeudi soir le cardinal luxembourgeois Jean-Claude Hollerich, un jésuite qui fut un proche conseiller du pape François.
"Il y a un bon climat entre nous", confie pour sa part dimanche le cardinal italien Gualtiero Bassetti, qui participe aux congrégations générales, au quotidien italien Corriere della Sera. S’il ne participera pas lui-même au conclave car trop âgé, il estime que ce dernier ne devrait pas être "long". Tout en prévenant : "Bien sûr, il peut y avoir quelques difficultés car les électeurs n’ont jamais été aussi nombreux." Le cardinal Dolan, archevêque de New York, publie quant à lui chaque jour une courte vidéo sur les réseaux sociaux pour tenir au courant sa communauté. "Je voulais juste vous dire que, même si c'est une période exceptionnelle dans la vie de l'Église, c'est aussi un moment où la prière est primordiale", rappelle-t-il. "Si nous n'ancrons pas notre travail dans la prière, nous courons à l’échec." Car s’il y en a bien un dont le rôle est primordial bien que peu médiatisé, c’est l’Esprit saint. Sans prière et sans Esprit saint, pas de pape.
Fermeture de la chapelle Sixtine en amont du conclave
En attendant, les Musées du Vatican, qui accueillent chaque année plus de cinq millions de visiteurs, ont annoncé sur leur site la fermeture de la chapelle Sixtine pour les besoins des préparatifs, qui incluent l'aménagement d’estrades, de tables et de chaises ainsi que l'installation de deux poêles pour produire la fumée noire ou blanche indiquant le résultat des votes. Ils comportent aussi la mise en place de dispositifs visant à sécuriser les lieux. Dans les prochains jours, il sera possible pour les journalistes de visiter la célèbre chapelle.
Le 7 mai, la chapelle Sixtine "bunkerisée" pour l’occasion sera au centre du monde. Après une messe solennelle en la basilique Saint-Pierre, les cardinaux se rendront en procession à la chapelle Sixtine, au chant du Veni Creator. Après avoir prêté serment et la lecture d’une méditation sur la responsabilité qui leur incombe, la chapelle sera fermée. Pour cette première journée de conclave, un seul scrutin est prévu. Si celui-ci n’aboutit pas d’emblée à l’élection, les trois jours suivants pourront compter jusqu’à deux scrutins par demi-journée. Les portes ne se rouvriront qu’au moment où de la fumée blanche sortira de la cheminée installée pour l’occasion. L’Église aura alors un nouveau pape.
