PAPE LÉON XIV
Inscrivez-vous gratuitement à notre newsletter quotidienne.
Une longue file de pèlerins s’enroule autour de la basilique Sainte-Marie Majeure en ce dimanche 27 avril. La veille, le pape François a été enterré en privé dans la basilique mariale. Un flux ininterrompu de fidèles vient voir le tombeau du pape argentin en cette journée ensoleillée. Veronica, une Milanaise venue avec un groupe de sa paroisse la veille, explique patienter depuis plus de deux heures. "Je ne suis pas toute jeune, mais je ne veux surtout pas manquer l’occasion de rendre hommage au Pape", dit-elle. Elle exhibe fièrement la bannière de sa paroisse, qui est consacrée à la Divine Miséricorde : "Aujourd’hui c’est la fête de la Divine Miséricorde, et après les pleurs d’hier, nous venons dire merci au Seigneur, merci pour ce bon pape."

Après avoir passé le portail de sécurité, la file rejoint l’intérieur de la basilique et s’unit à l'atmosphère de recueillement qui y règne. Les fidèles suivent le collatéral nord, lentement. Juste avant la chapelle Pauline - célèbre pour abriter l’icône Salus populi Romani, tant aimée du pape argentin – se trouve la tombe de François. Sur la dalle, gravée de son nom en latin - Franciscus – se trouve une simple rose blanche – une expression de sa dévotion à sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.
Le tombeau est protégé d’une barrière, et derrière celle-ci, des membres de la gendarmerie vaticane veillent à ce que personne ne s’arrête. Mais ne se sentent pas d’intervenir quand une religieuse, visiblement très émue, prend quelques secondes de trop pour prier devant la grande dalle d’ardoise. Les gendarmes ont nettement moins de pitié, en revanche, pour ceux qui sortent leur téléphone.

"C’est dommage, on voudrait rester prier plus longtemps", se désole Daniela juste après être passée devant le tombeau. Sans aigreur aucune : "Il en faut pour tout le monde, je comprends. Je reviendrai, ce pape va vraiment me manquer." Et, prise par le flux, cette Salvadorienne qui vit à Rome s’éloigne déjà vers la sortie.
Un peu plus loin, Carmela Mancuso, aussi connue comme "la dame aux fleurs jaunes", prie à genoux dans la nef de la basilique. En mars dernier, elle est presque devenue une célébrité quand le pape François, au sortir de l’hôpital, l’avait félicitée en voyant le beau bouquet que lui avait apporté cette vieille dame. Désormais, de grosses larmes coulent sur ses joues et sur ses deux mains jointes.

À la sortie de la basilique règne une atmosphère presque festive. De très nombreux jeunes sont à Rome pour participer au Jubilé des Jeunes qui se tient à Rome ce week-end. Le cardinal Christoph Schönborn, archevêque émérite de Vienne, vient à peine de se défaire d’une foule de journalistes qu’une multitude de religieuses asiatiques se ruent sur lui, provoquant l’hilarité de l’Autrichien. Il arrive finalement à gagner les portes de la basilique pour aller sur la tombe de François.

Guillaume, venu de Lorient avec son épouse Marie et leurs cinq enfants, le croise et se retrouve sur le parvis. Il est venu pour la canonisation de Carlo Acutis, "mais le Seigneur en a décidé autrement !", raconte-t-il. La canonisation du Milanais devait être le point d’orgue du Jubilé des adolescents. Mais le pape étant le seul à pouvoir célébrer une canonisation - ou éventuellement la déléguer - elle a été repoussée dans l’attente de l’élection du 267e pape. La petite famille française n’est pas déçue : "Tout n’est que grâce, du coup nous avons maintenu notre voyage", explique Guillaume avec un grand sourire.
Dans la matinée, ils se sont rendus tous les sept sur la place Saint-Pierre pour assister à la seconde messe novendiale - messe de deuil pour le Pape, célébrée par le cardinal Pietro Parolin. Puis ils se sont rendus à Sainte-Marie-Majeure pour passer la Porte Sainte et se rendre sur la tombe de François. Un moment "émouvant", souligne Guillaume. "Un si grand homme dans un si petit espace !", s’étonne-t-il. Il est vrai que l’alcôve dans laquelle a été installé le pape est petite. "La simplicité de la tombe reflète un peu l’histoire de sa vie et de ce qu’il voulait pour nous : une Église qui aille aux périphéries et se fasse pauvre parmi les pauvres", souligne-t-il.
Dans la basilique mariale, la famille s’est retrouvée en présence d’une centaine de cardinaux venus participer à des Vêpres organisées pour le pape François. Ils sont donc restés pour les accompagner dans la prière. "Je trouve ça très beau, parce que l’un d’entre eux va devenir le successeur de Pierre", assure encore Guillaume. Attendant avec impatience une "belle élection", il explique prier "pour que les cardinaux soient perméables à l’Esprit saint, que l’Esprit saint les inspire".
[EN IMAGES] La messe des funérailles du pape François
