La phrase qui a convaincu le Pape de s’appeler François

"Pourquoi François ?", se sont interrogés nombre de fidèles aussitôt après l'élection du nouveau pape argentin en ce 13 mars 2013. "Je pense que c'est avant tout à François d'Assise qu'il faut associer ce nom, à cette idée que [le pape argentin] est lié aux pauvres et aux humbles", expliquait il y a douze ans dans les médias le vaticaniste Bruno Bartoloni. "Il a dû choisir ce nom pour [le combat à mener contre] la pauvreté, il a toujours été un grand admirateur de François d'Assise", confirmait de son côté lui aussi le père Guillermo Marco, son plus proche collaborateur à l'archevêché de Buenos Aires. "Il prend le métro, il aime voyager avec les gens, il a rarement utilisé une voiture avec chauffeur", soulignant ainsi son train de vie modeste.

Des explications qui se sont avérées par la suite fondées, le pape François étant un profond admirateur du Povorello d’Assise. Mais contrairement à ce que certains auraient pu penser, ce nom n’a pas été le fruit d’une longue réflexion. Il a été le choix du cœur, un choix qui a jailli dans son esprit tout juste élu, a-t-il raconté peu de temps après son élection. "Lorsque les votes ont atteint les deux tiers de l’assemblée, les applaudissements ont débuté parce qu’un pape venait d’être élu en ma personne", a-t-il ainsi raconté par la suite. "Un cardinal m’a embrassé et m’a dit : "N’oublie pas les pauvres." ces mots ont résonné dans ma tête : les pauvres, les pauvres. Et j’ai alors immédiatement songé à saint François d’Assise."

Les pauvres, ce sont d’ailleurs eux qui occupent une place centrale dans sa première exhortation apostolique publiée le 24 novembre, La Joie de l’Évangile. "Je désire une Église pauvre pour les pauvres. Ils ont beaucoup à nous enseigner. En plus de participer au sensus fidei, par leurs propres souffrances ils connaissent le Christ souffrant. Il est nécessaire que tous nous nous laissions évangéliser par eux." Et le Pape de poursuivre : "Nous sommes appelés à découvrir le Christ en eux, à prêter notre voix à leurs causes, mais aussi à être leurs amis, à les écouter, à les comprendre et à accueillir la mystérieuse sagesse que Dieu veut nous communiquer à travers eux." Une sagesse qu’il aura eu à cœur de partager et témoigner tout au long de ses douze années de pontificat.